"Un suicide français" ou l'art de se faire hara-kiri ? Alors que "Le Parisien" révélait que le pamphlet d'Eric Zemmour allait être adapté en mini-série documentaire, "le premier syndicat de Canal+" a dénoncé le projet. C'est en effet sur Planète+, chaîne appartenant au groupe privé, que l'essai de l'homme politique, vendu à 500.000 exemplaires, devrait voir le jour dans le courant de l'année 2025, le tournage ayant même déjà commencé à Paris, dans des lieux chargés de symboles historiques. Mais la mise en production de ce documentaire n'est pas au goût de tous, et notamment de "+Libres", "syndicat autonome et indépendant du Groupe Canal+".
"+ Libres (…) regrette une nouvelle fois que le groupe serve de support idéologique à des idées qui ne soutiennent en rien les objectifs de l’entreprise dans une période importante de son histoire", a écrit le collectif, regrettant notamment "une possible introduction en bourse", dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux, le vendredi 18 octobre. Il a poursuivi en rappelant la ligne éditoriale du groupe depuis sa création : "Nous souhaitons que les équipes du groupe Canal+ puissent créer et développer des projets sans contraintes pour proposer aux abonnés le meilleur des programmes, comme elles le font depuis quarante ans".
Sorti en octobre 2014, "Le suicide français" avait suscité de vives controverses, mettant notamment le curseur sur les bouleversements socio-politiques du pays depuis l’après-guerre. Pour les besoins du tournage, Eric Zemmour, fondateur du parti d’extrême droite Reconquête!, a ainsi été filmé au jardin mémorial des enfants du Vél d’Hiv, lieu commémorant la rafle de juillet 1942, ou encore rue Nicolas Appert, là où la rédaction de Charlie Hebdo siégeait jusqu'à l’attentat de janvier 2015. Des séquences qui s’inscrivent dans sa volonté de revisiter certains pans de l’histoire récente à travers le prisme de son ouvrage. Et que ne valident pas l'organisation syndicale à l'origine de ce communiqué.