Les réseaux sociaux ont joué cette nuit un rôle inédit en France. A l'occasion des terribles attentats survenus en région parisienne, Facebook et Twitter, notamment, ont été le lieu d'une solidarité et de partage de l'information individuelle sans précédent dans l'Hexagone.
Comme à chaque fois lors de ce genre d'évènements tragiques, les réseaux sociaux ont avant tout été une caisse de résonance gigantesque de l'évènement. Ils ont été le lieu de diffusion de l'information générale la plus rapide, vraie comme fausse, sur tous les supports (texte, photo, vidéo). Facebook et Twitter ont aussi été les plateformes d'expression spontanée de l'émotion collective.
A l'image de ce qu'il s'est passé en début d'année, de nombreux utilisateurs ont posté des messages de solidarité et ont rapidement changé leur photo de profil pour afficher des drapeaux français ou un dessin montrant la Tour Eiffel dans un cercle. Sur Twitter, au #jesuischarlie de janvier a succédé le mondial #prayforparis, bientôt accompagné d'une image sur fond noir avec le "A" de Paris remplacé par un dessin de la Tour Eiffel.
Mais les réseaux sociaux ont aussi été un lieu de solidarité active et de partage des informations individuelles. Facebook a par exemple rapidement enclenché hier soir un dispositif inédit en France pour permettre aux utilisateurs de rassurer leurs proches en leur signalant qu'ils sont en sécurité. S'appuyant sur la géolocalisation, l'outil de "contrôle d'absence de danger" a proposé aux utilisateurs de Facebook susceptibles d'être dans la zone des attaques de dire s'ils étaient "en sécurité". A chaque réponse positive, le réseau social envoyait une notification à leurs contacts pour les rassurer. Cet outil avait déjà été mis place à l'étranger lors de précédentes catastrophes, comme après le tremblement de terre et le tsunami au Japon en 2011.
De son côté, Twitter a servi de relais à de nombreux appels de personnes cherchant à avoir des nouvelles de leurs proches susceptibles d'avoir été présents sur les lieux des attentats. Ce sont ainsi des dizaines de terribles avis de recherche accompagnés de photos d'identité qui ont été postés cette nuit et encore ce matin sur la toile. Alors que les attaques étaient encore en cours, le hashtag "porteouverte" s'est quant à lui rapidement déployé sur Twitter. Il permettait de mettre en relation des internautes proposant un abri d'urgence aux personnes en détresse se trouvant à proximité du lieu des attaques.
Le mouvement spontané d'information et de solidarité mis en place sur les réseaux sociaux cette nuit est depuis quelques heures complété par des dispositifs officiels comme la mise en place par la préfecture de police de Paris d'un numéro vert.