Scoop pour "Paris Match". L'hebdomadaire s'est procuré les images de vidéosurveillance de la prise d'otage de vendredi dernier dans un supermarché cacher de la Porte de Vincennes. L'hebdomadaire a pour l'instant publié sur son site internet une seule photo montrant le preneur d'otage, Amedy Coulibaly, tué lors de l'assaut donné par la police. L'hebdomadaire a annoncé qu'il dévoilera d'autres clichés de l'intérieur de cette prise d'otage dans sa prochaine édition papier. Contacté par puremedias.com, la rédaction de Paris Match confirme avoir "acheté" ces images. Elles ont été aussi acquises et publiées par le "Daily Mail" au Royaume-Uni et la chaîne ABC aux Etats-Unis.
Lors des évènements de la semaine dernière, de nombreux médias français et étrangers se sont vus proposer contre rémunération des photos ou vidéos exclusives des preneurs d'otage tirées notamment de caméras de vidéosurveillance. Des propositions qui ont créé le débat au sein des rédactions entre le devoir d'information et la tentation de tomber dans le spectaculaire, particulièrement à un moment où les terroristes étaient encore recherchés par la police.
Vendredi dernier dans "C à vous" sur France 5, Gilles Bouleau avait par exemple raconté comment la rédaction de TF1 avait été contactée la veille par une personne qui leur proposait l'achat "à un prix extraordinairement élevé" d'une vidéo de surveillance. Sur cette dernière, proposée "en HD", on pouvait voir les deux frères Kouachi en train de braquer une station-service picarde au cours de leur fuite. "C'est à la fois incroyable, totalement toxique et sans doute illégal", avait estimé le présentateur du 20H à propos de cette proposition intervenue alors que les terroristes n'avaient pas encore été localisés ni neutralisés. Gilles Bouleau n'avait cependant pas caché l'excitation ressentie dans un premier temps lors de la présentation de ces images qui apportaient de nombreux éléments d'information sur les deux hommes.
Après un débat au sein de la rédaction, le présentateur du 20H de TF1 avait révélé que sa chaîne n'avait finalement pas acquis ces images. "N'est-ce pas le rêve ultime de ces gens qui veulent leur quinze minutes d'abominable célébrité ?" s'était interrogé Gilles Bouleau. Présent à ses côtés sur le plateau de France 5, Thomas Sotto avait alors révélé que sa station, Europe 1, avait elle aussi été approchée juste après le même jour pour acquérir la même vidéo. Sa radio n'avait finalement pas acquis non plus les images. Des captures d'écran de la vidéo de surveillance de la station service avaient finalement été publiées par d'autres médias comme notamment le "Daily Mail" au Royaume-Uni et "Mediapart" en France.