Des investissements conséquents pour l'instant mal récompensés. Hier soir, France 2 a diffusé les derniers épisodes de "Leonardo", sa dernière série évènement à gros budget produit par l'Alliance, cet accord cadre passé en 2018 entre France Télévisions, la RAI italienne et la ZDF allemande en vue de produire des séries de portée internationale.
Conforme à la tendance baissière de la fiction depuis son arrivée dans la case du lundi soir, cette dernière soirée de "Leonardo" n'a passionné que 1,50 million de téléspectateurs, soit 7,4% du public, pour ses deux premiers épisodes de prime-time, et près de 1,34 million (8,8% de PDA) si on ajoute le troisième épisode de la soirée. Un score faible pour la chaîne.
Dès son lancement le 7 février dernier, "Leonardo" avait déçu les espoirs placés en elle en attirant seulement 2,10 millions de téléspectateurs, soit 10,7% du public. Un score bien loin de la moyenne de la chaîne de 14,7% en 2021. La série, incarnée par Aidan Turner et adaptant très librement la vie de Léonard de Vinci, n'avait ensuite cessé de perdre du terrain, malgré une concurrence relativement clémente sur l'ensemble du public, avec notamment "Je te promets" sur TF1 et les portraits de "L'amour est dans le pré" lors de ses deux dernières soirées.
En moyenne, les huit épisodes (2x1 puis 3x2) de "Leonardo" n'auront fidélisé que 1,57 million de fidèles, soit 8,9% du public. Malgré ces scores décevants en France, la série sera dotée d'une deuxième saison. Celle-ci avait été annoncée avant la diffusion en France par le créateur de "Leonardo", Luca Bernabei, président de la société de production italienne Lux Vide. Il faut dire que contrairement à la France, "Leonardo" a été un succès d'audience de l'autre côté des Alpes.
Ce revers d'audience en France pour une co-production de l'Alliance vient s'ajouter à deux déceptions précédentes : "Le tour du monde en 80 jours" et "Mirages". En décembre et janvier derniers, l'ambitieuse adaptation du roman de Jules Verne avec David Tennant n'avait ainsi passionné que 2,36 millions de téléspectateurs en moyenne et en audience veille sur France 2, soit 12,3% du public. Un bilan sans éclat et en-deçà de ce que pouvait légitimement espérer la chaîne au vu de l'investissement consenti.
Diffusée à l'hiver 2020, "Mirage", la première signature de l'Alliance, était dans les mêmes eaux. La série avec Marie-Josée Croze et Clive Standen avait conquis en moyenne 2,68 millions de téléspectateurs et 12,2% des quatre ans et plus, égarant de nombreux fidèles après un bon démarrage. Conçue en-dehors de l'Alliance et diffusée à l'automne dernier, "Germinal", avait quant à elle rassemblé en moyenne et en audience veille, 3,59 millions de téléspectateurs, pour une part d'audience de 16,9% auprès des 4 ans et plus. Un bilan certes plus correct, mais tout de même éloigné du carton espéré par la chaîne publique avec cette fiction à gros budget.
Le succès des séries n'étant pas une science exacte, France Télévisions peut encore compter sur de nombreuses productions pour trouver le "hit" qui lui manque. Dans ses cartons, de nombreux projets dont "The Swarm" ("Abysses"), un thriller environnemental en huit épisodes inspiré d'un best-seller international de Frank Schätzing. Cécile de France et Leonie Benesch ("The Crown") en seront les têtes d'affiche. France Télévisions compte aussi proposer prochainement une adaptation du best-seller de Guillaume Musso, "La jeune fille et la nuit" en 6x52 minutes. De quoi inverser la tendance ?