Twitter est une arme à double tranchant pour les responsables politiques. Outil incontournable d'une communication instantanée et désintermédiée, le célèbre réseau social peut aussi rapidement se retourner contre ses utilisateurs. Aurélie Filippetti vient de l'apprendre à ses dépens ce week-end.
La ministre de la Culture, pourtant normalienne et agrégée de lettres classiques, a ainsi publié sur son compte Twitter, dimanche 4 août, un message truffé de fautes d'orthographe. La jeune ministre voulait apporter publiquement son soutien à Frédéric Haziza, un journaliste de LCP victime d'une pétition initiée par des personnalités d'extrême droite. Elle a ainsi publié ce texte : "Soutien total a Frédéric haziza dont les attaques ont des relans abjects d avant guerre". Outre notamment des erreurs de ponctuation, une majuscule manquante et la mauvaise orthographe du mot "relents", les internautes ont également relevé une faute de syntaxe plus problématique. Dans ce message, Frédéric Haziza est en effet présenté comme l'auteur des attaques alors qu'il est censé en être la victime.
Devant les nombreuses railleries sur son "orthographe en vacances", Aurélie Filippetti a tenté de corriger le tir en effaçant ce premier tweet pour le publier à nouveau quelques instants plus tard, orthographié correctement cette fois. Mais le sort s'est acharné sur la ministre. Car, si son message est orthographiquement juste, cette dernière a cependant commis une erreur technique en se l'adressant à elle-même : "@aurelifil: Soutien total à Frederic HAZIZA victime d'attaques abjectes aux relents d'avant -guerre". Une mauvaise manipulation que n'ont pas manqué de moquer une nouvelle fois les internautes, à l'image de "@Menilmuche" : "presque parfait mais s'adresse à elle-même cette fois".
Pensant sans doute définitivement clore l'incident, la ministre a finalement publié aujourd'hui un nouveau message dans lequel elle s'adresse avec humour à ses brocardeurs : "merci à tous les amoureux de la Langue Française de leur vigilance vis-à-vis de mes collaborateurs". Mais loin de mettre un terme à cette affaire, ce nouveau message a de nouveau relancé l'ardeur des twittos. Certains lui ont ainsi reproché de se décharger injustement sur ses collaborateurs de sa faute ou, pour ceux l'estimant de bonne foi, de justement ne pas assez les couvrir. D'autres, plus malicieux, ont également cru bon de rappeler à la ministre que "langue française" ne nécessite pas de majuscules...