C'est une séquence qui avait fait parler. Au soir du 2nd tour des législatives, la patronne des Écologistes Marine Tondelier, dont le parti a intégré le Nouveau front populaire, était invitée sur le plateau de France 2 pour analyser les résultats. À ses côtés, se trouvait Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme tout juste réélu. Et ce dernier a subi pendant plusieurs minutes les foudres de la part de la secrétaire générale des Écologistes.
"Vous allez nous laisser parler 5 minutes ça va vous faire du bien", "On comprend rien à ce que vous dites !", "Je souffre en vous écoutant à chaque seconde je confirme", "Je vais vous ajouter à mon compte pénibilité si on n'abroge pas la réforme des retraites"... La cheffe des écologistes n'a pas mâché ses mots envers son adversaire, donnant lieu à des échanges tendus qui ont fait le tour des réseaux sociaux.
Longuement interviewée dans le dernier numéro de "Society", Marine Tondelier a été interrogée sur cette séquence, et elle a notamment expliqué pourquoi elle avait l'élu RN dans le collimateur. "Tanguy, je suis au conseil régional des Hauts-de-France avec lui, ça fait deux ans que je me coltine toutes ses conneries, que je serre les dents et que je prends sur moi", commence l'écologiste, conseillère régionale depuis juillet 2021.
"Je me l'étais déjà tapé sur le plateau du premier tour avec Aurore Bergé, et j'avais déjà eu envie de l'enchaîner", poursuit-elle avant d'ajouter : "Alors quand je l'ai retrouvé la semaine d'après je me suis dit : 'C'est bon, ça suffit...'".
Celle qui est également conseillère municipale d'opposition à Hénin-Beaumont (ville dirigée par l'élu du Rassemblement national Steeve Briois depuis 2014) est aussi interrogée sur la façon de contrer le RN, notamment par l'humour. "Le rapport de force, être méchant, insultant et arrogant, c'est leur terrain, pas le mien. (...) Ce ne sont pas mes méthodes". Elle raconte alors comment, en conseil municipal, elle avait fait sortir de ses gonds l'édile d'Hénin-Beaumont en lui posant une question sur l'augmentation des frais de représentation qui avaient augmenté : "Que faites-vous avec cet argent, monsieur le maire ?".
"Il pète un câble, comme à chaque fois que je pose une question", se souvient Marine Tondelier. "Il me dit : 'Madame Tondelier, vous pensez que je fais des voyages ? Je n'ai jamais quitté le territoire national depuis que je suis maire'. 'Ah mais c'est pour ça qu'ils vous cherchent à Bruxelles ! Parce que vous êtes quand même député européen'", rapporte lui avoir répondu l'écologiste. "Le public était intégralement composé de son fan-club, mais toute la salle a rigolé", ajoute-t-elle. "(...) Je l'ai déstabilisé par l'humour parce qu'en fait, c'est un truc qui leur échappe. C'est vraiment un truc que j'ai appris à Hénin", conclut celle qui s'est imposée sur la scène médiatique depuis la campagne des élections législatives anticipées.