La confiance dans les médias s'amenuise encore un peu plus. Le journal "La Croix" a publié, ce vendredi en partenariat avec l'Institut Kantar public one point, le 35e Baromètre des médias qui mesure le niveau de crédibilité que les Français accordent à la radio, la télévision, la presse écrite et à Internet. Jamais détrônée à ce jeu-là depuis 1990, la radio est rejointe cette année en tête du classement par la presse écrite. Mais avec un taux de crédibilité de 49%, "plus aucun média n'obtient une majorité de confiance de la part des Français", retient le journal. La télévision gagne deux points de confiance en un an, à 44%.
Historiquement en queue de peloton depuis que sa crédibilité est mesurée en 2005, Internet est cette année encore largement distancé. Sa cote de confiance, qui avait atteint son plus haut niveau en 2015 (39%), s'abaisse encore en cette année présidentielle. Moins d'un Français sur quatre (24%) juge, en effet, que "les choses se sont passées comme internet les raconte". C'est quatre points de moins que l'an passé. Surtout, le web flirte avec son plus bas niveau (23%), atteint en 2005 à ses débuts et en 2020, marquée par la crise sanitaire et les confinements.
"L'élément le plus important, c'est la chute de la confiance envers internet", a confirmé, ce vendredi au micro d'Europe 1, Gauthier Vaillant, journaliste politique à "La Croix". Internet retrouve un niveau de défiance que l'on n'avait pas vu depuis plusieurs années". Une tendance qui pourrait s'expliquer par la montée du complotisme et la circulation des fausses informations sur internet, qui "reste malgré tout une source d'information très importante en particulier chez les jeunes. C'est la première source d'informations chez les moins de 35 ans (66%)." Au global, la télévision reste toutefois le premier canal d'information pour 48% des sondés (deux points de plus que l'an dernier). devant internet (32%), la radio (13%, -7 points depuis 2017) et la presse écrite (6%).
A l'approche de la présidentielle, l'intérêt pour l'actualité s'érode (de 67% à 62% en un an, au plus bas à la veille d'une présidentielle). "Il y a une lassitude des Français vis-à-vis de cette pandémie qui a saturé l'actualité, explique Gauthier Vaillant. Et en particulier chez les jeunes : 51% l'an passé, les 18-24 ans ne sont plus que 38% à s'intéresser à l'actualité. Maintenant, la question c'est est-ce que l'on va réussir à rebondir en terme d'intérêt notamment avec cette campagne électorale qui aujourd'hui a encore un peu de mal à décoller".
Les Français attendent des médias qu'ils fournissent des informations fiables et vérifiées (96% des personnes interrogées), qu'ils donnent la priorité à la qualité de l'information (94%), qu'ils soient indépendants du pouvoir politique (92%) et des intérêts économiques (91%). 62% des Français estiment pourtant que les médias et les journalistes ne sont pas indépendants du pouvoir politique, ni des intérêts et des milieux économiques (59%).
"Est-ce que les médias sont exemplaires 100% du temps ? Non", a commenté Gauthier Vaillant, en référence à la publication, début janvier, par "Le Parisien" d'une interview du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, alors à Ibiza, accompagnée d'une photo le montrant à son bureau de ministre et à l'animation sur I24News par Anna Cabana d'un débat sur sur les vacances polémiques à Ibiza du ministre, sans jamais préciser qu'elle est son épouse.