Séquence controversée hier soir sur le plateau d'I24 News. Dans "Les conversations d'Anna Cabana", l'animatrice a en effet tenu à aborder la polémique autour de Jean-Michel Blanquer. Depuis début janvier, son compagnon est dans la tourmente pour avoir révélé à la veille de la rentrée scolaire, dans une interview payante au "Parisien", le nouveau protocole sanitaire applicable dans les écoles. La controverse est repartie de plus belle depuis lundi, quand "Mediapart" a révélé que Jean-Michel Blanquer avait été interviewé, non pas dans son bureau comme la photo du "Parisien" le laissait penser, mais depuis Ibiza, où il était en vacances avec Anna Cabana. Selon "Le Parisien", le ministre et la journaliste se seraient mariés sur place. Invité hier du "20 Heures" de TF1, le ministre s'est défendu de tout manquement, disant cependant regretter la "symbolique" Ibiza.
Après avoir interviewé avec Christophe Barbier Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie, Anna Cabana a choisi ensuite de revenir pendant près de dix minutes sur cette controverse. "On va d'abord commencer par parler de cette crise politique autour de Jean-Michel Blanquer qui est au coeur d'une tempête. Hier soir, 'Mediapart' a révélé qu'il avait annoncé le nouveau protocole sanitaire pour la rentrée scolaire depuis Ibiza. Selon la SDJ du 'Parisien' cet après-midi, les deux auteurs de l'interview n'étaient absolument pas au courant de l'endroit où se trouvait Jean-Michel Blanquer", a rappelé Anna Cabana à l'antenne, sans préciser ses liens avec le ministre.
La journaliste a ensuite interrogé ses "décrypteurs" sur le sujet : le communicant Stéphane Fouks, le journaliste David Revault d'Allonnes et l'essayiste Abnousse Shalmani. Anna Cabana a notamment demandé à Stéphane Fouks si la stratégie de défense mise en oeuvre par Jean-Michel Blanquer était la bonne. Le cadre de Havas s'est alors dit désolé de l'abaissement du "niveau du débat politique" et a dénoncé "l'hypocrisie de la classe politique" qui, après avoir appelé au renforcement du télétravail pour freiner l'épidémie de Covid-19, attaque désormais "un ministre qui télétravaille". "Ils sont d'un autre temps", a-t-il condamné.
Alors que ce choix éditorial d'Anna Cabana est depuis hier la cible de critiques de plusieurs journalistes sur les réseaux sociaux, celle-ci a tenu à le défendre auprès de puremedias.com. Elle estime ainsi avoir "fait (s)on boulot de journaliste de la manière la plus honnête possible, comme elle le fait depuis 25 ans". Anna Cabana a tenu à justifier son silence à l'antenne sur sa relation avec Jean-Michel Blanquer par la publicité donnée à celle-ci par la presse depuis 2020. "Ca n'a pas besoin d'être répété. Ce n'est pas un secret. Ma relation avec Jean-Michel Blanquer est publique depuis deux ans. Elle est même lisible sur Wikipédia. J'en ai d'ailleurs déjà payé le prix fort au niveau professionnel", a-t-elle souligné.
Jugeant la polémique sur son émission d'hier "pernicieuse", la journaliste a estimé qu'il aurait été "surréaliste" qu'un talk d'actu comme le sien n'évoque pas le sujet principal d'hier qu'était la polémique autour de Jean-Michel Blanquer. "Cela aurait été une renonciation à mon métier", a-t-elle argué, expliquant avoir choisi "la solution la moins imparfaite".
Anna Cabana tient aussi à préciser qu'elle n'a pas participé à ce débat d'i24 News sur Jean-Michel Blanquer mais s'est contentée de le mener, "sans questions orientées", distribuant la parole à des "personnalités fortes" qui bénéficient d'une "liberté de parole totale". "J'ai tâché d'être la plus irréprochable dans ma façon de traiter l'actualité. Qu'est-ce qu'on veut ? Que j'arrête de travailler parce que je suis en couple avec un ministre ?", interroge-t-elle.