Un vieux débat relancé : une journaliste en couple avec un homme politique peut-elle conserver l'objectivité nécessaire à l'exercice de sa fonction ? Le dernier numéro de "Voici" a révélé au grand public vendredi dernier la liaison supposée entre l'éditorialiste politique de BFMTV Anna Cabana et le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, conforté dans ses fonctions à la faveur du dernier remaniement.
Une relation qui durerait depuis cinq mois selon l'hebdomadaire. Coïncidence ou non, en mai dernier, le groupe Lagardère avait annoncé la nomination d'Anna Cabana à la direction des pages littéraires du "Journal du Dimanche" en tant que rédactrice en chef adjointe, elle qui était jusqu'à présent responsable du service politique.
Interrogé dimanche sur la saison à venir par "Le Parisien", Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV depuis un an, a été invité à réagir sur le sujet. A la question de nos confrères qui souhaitaient savoir si Anna Cabana allait rester à l'antenne dans ce nouveau contexte, le responsable a préféré saluer le "professionnalisme" de sa journaliste politique. "Anna Cabana a fait de l'édito politique toute sa vie, personne ne peut douter de son professionnalisme", a souligné Marc-Olivier Fogiel, en résumant en ces termes la position de son groupe sur le sujet : "C'est à elle de décider". Le service politique de BFMTV accueillera la saison prochaine un nouveau chef avec l'arrivée de Philippe Corbé, en remplacement de Camille Langlade.
L'année dernière, c'est une autre journaliste, Isabelle Saporta, officiant cette fois sur RTL, qui s'était retrouvée au coeur d'une polémique similaire après avoir fait le choix d'officialiser sa relation avec le député européen Yannick Jadot au soir des élections européennes. Quelques jours plus tard, d'un commun accord avec la direction du groupe M6, elle avait décidé de mettre fin à sa chronique quotidienne consacrée à un thème d'actualité. "Pour moi, il y a toujours eu une étanchéité totale entre ma relation avec Yannick Jadot et mon travail de journaliste", s'était-elle défendue dans "Le Parisien".