Ils se définissent eux-mêmes comme "Les rescapés du 'Groland'". Au sein de la maison Canal+, purgée du sol au plafond par Vincent Bolloré, l'émission satyrique animée par Jules-Édouard Moustic a été étonnamment épargnée. Une singularité qui a intrigué nos confrères de "Libération", qui se sont entretenus avec Benoît Delépine, cinéaste mais également codirecteur artistique de "Groland", à l'aube du retour de l'émission pour une vingt-cinquième saison.
À la question "Comment avez-vous réussi à ne pas vous faire virer de Canal+ ?", le co-réalisateur de "Saint-Amour" botte en touche et explique que c'est un "grand mystère" mais également "une question qu'(ils) se pos(ent) depuis 25 ans". Le cinéaste explique ensuite que "Canal (leur) laisse une paix royale", jugeant que les équipes de "Groland" seraient "mal embouchées de se plaindre".
"On n'a vu personne récemment, on a seulement eu Gérald-Brice Viret au téléphone" relate-t-il avant d'expliquer qu'ils sont toujours "bien reçus" et qu'il a l'impression d'avoir "le soutien" du directeur des antennes de Canal+. Le cinéaste explique ensuite avoir vu "passer pas mal de directions différentes" à la tête de la chaîne cryptée, évoquant parmi eux Guy Dejouany, qualifié de "requin". "On a croisé beaucoup de prédateurs, on en parle à bon escient, quand ils sont dans l'actualité, mais on n'en fait pas une histoire personnelle" assure le réalisateur.
Interrogé par ailleurs sur l'austérité de "L'info du vrai" d'Yves Calvi, grande nouveauté de Canal+ en cette rentrée, Benoît Delépine rappelle que "Les grandes années de Canal+ à l'époque de 'Nulle part ailleurs' ont essaimé partout". "Tout le monde est dans l'esprit parodique, rigolo et bonne audience : regardez 'Quotidien', 'C à vous'" note-t-il. De fait, il estime que "ce n'est peut-être pas plus mal d'arriver avec Calvi pour faire de l'info, plutôt que de mimer ce que font les autres". Seul bémol selon le réalisateur : la Miss Météo, "à côté de la plaque" qui fait "résidu du passé".