L'heure des comptes a sonné. Alors que la télé est passée en mode été, que les chaînes favorisent les rediffusions et les séries pour combler leurs grilles, puremedias.com vous propose tout au long de l'été de revenir en arrière pour analyser la saison dans son ensemble, chaîne par chaîne. L'occasion d'envisager toute la stratégie de programmation des chaînes sur l'année écoulée, et d'examiner dans quelle mesure l'audience a évolué au fil des années.
Vouloir faire le bilan d'audience d'Arte, c'est s'attaquer à une chaîne évoluant bien souvent hors des radars médiatiques. Dotée d'un cahier des charges unique la préservant en partie de la pression de l'audience, l'antenne franco-allemande brille par sa singularité, vivant sa vie loin des tumultes du PAF.
La saison 2016-2017 d'Arte n'aura ainsi pas fait beaucoup de vagues, bien que certaines dynamiques soient identifiables. Arte a en effet particulièrement bien réussi sa rentrée, affichant sa meilleure audience mensuelle de la saison - 2,5% de PDA - en octobre et en décembre. L'année 2017 a en revanche été plus compliquée pour la chaîne. Tombée à 2,1% de PDA en janvier et avril, Arte a atteint son plus bas mensuel en mai avec seulement 2,0% de part d'audience, avant de terminer sur une léger mieux en juin (2,2% de PDA).
Pour cette saison 2016-2017, Arte a pu une nouvelle fois compter sur la bonne santé de son magazine d'access "28 minutes". Proposé chaque jour à 20h05 comme une alternative aux 20 Heures de TF1 et France 2, le talk animé par Elisabeth Quin a réuni en moyenne cette saison 640.000 fidèles, soit 2,7% des individus de quatre ans et plus. En progression continue depuis sa création, "28 minutes" confirme cette année en gagnant 120.000 nouveaux fans et 0,6 point de PDA par rapport à la saison 2015-2016. Le magazine a même signé en mai son record historique d'audience cette saison avec 900.000 téléspectateurs (3,5% de PDA) réunis grâce à une émission abordant notamment le thème de l'intelligence des animaux. Ou quand le choix de la différence paie...
Cette saison, Arte a pu compter sur la bonne santé de ses primes qui bénéficient d'une programmation claire et efficace. Ces derniers ont notamment été portés par une offre cinéma régulièrement performante les dimanches et lundis. On citera notamment le carton de "Black Book" (2,0 millions de téléspectateurs, 8,5% de PDA !) ou celui de "Dans la brume électrique" (1,8 million de téléspectateurs, 7,1% de PDA).
La case documentaire du mardi a aussi souvent bien fonctionné cette saison avec les succès de films comme "Cholestérol : le grand bluff" (1,4 million de téléspectateurs, 5,8% de PDA) ou de "President Donald Trump" (1,4 million, 5,4% de PDA). Le jeudi soir, dans sa case séries, Arte a pu capitaliser sur le carton de "Meurtres à Sandhamn" et les scores corrects de "Norskov, dans le secret des glaces", "Cannabis" ou "Berlin 56".
Si Arte joue, elle ne gagne pas à tous les coups. En matière de documentaires par exemple, la chaîne franco-allemande a connu des revers retentissants. On peut penser à la catastrophe d'audience du doc "Intégration : les raisons du succès" (175.000 curieux, 0,7% de PDA) ou à celle de "L'OMS dans les griffes des lobbyistes" (188.000 téléspectateurs, 0,7% de PDA). Côté séries et dans une moindre mesure, la chaîne franco-allemande a aussi dû faire face au repli de "Héritage empoisonné" en saison 2 ou à l'échec de la deuxième saison de la série australienne "The Code".
Plus généralement, Arte pâtit d'un fond de grille trop faible. Limitée par son budget et son cahier des charges, la chaîne franco-allemande manque de rendez-vous identifiés et incarnés. En journée, elle mise ainsi massivement sur la diffusion de documentaires aux scores erratiques et souvent faibles, en matinée notamment. Son offre de films et de téléfilms programmée en tout début d'après midi (13h) enregistre pour sa part de bons résultats.
Chiffres Médiamétrie, en audience veille. Seul le premier épisode est pris en compte pour les soirées continues.