Sanctionnés pour avoir soutenu leur collègue. Selon le site "Les Jours", trois journalistes pigistes du service des sports de Canal+ ont été évincés par leur direction en début de semaine. Leur tort ? Avoir fait partie des 150 collaborateurs et journalistes qui ont co-signé au mois de décembre un communiqué de la Société des journalistes de Canal+ en faveur de la liberté d'expression. "Nous revendiquons le droit d'exercer nos métiers sans craindre d'être licencié, écarté, inquiété si ce que nous disons, écrivons, déplaît à notre direction", pouvait-on lire notamment.
Un texte qui faisait suite au licenciement de Sébastien Thoen, à qui la direction a reproché un sketch parodiant l'émission de CNews "L'Heure des Pros". Le commentateur sportif Stéphane Guy avait également été remercié en fin d'année pour avoir témoigné son soutien à l'humoriste à l'antenne. Sur les 150 personnes signataires de ce texte, 48 avaient préféré rester anonymes. Pour ceux qui ont assumé leur signature, une chasse aux sorcières serait désormais en cours en interne selon "Les Jours". Ce n'est donc pas un hasard si, le 5 janvier dernier, une manifestation silencieuse organisée devant les locaux de Canal+ après le limogeage de Stéphane Guy s'était déroulée en présence de protestataires masqués.
Les trois pigistes évincés auraient reçu un texto du directeur adjoint des sports Didier Lahaye, suivi d'un coup de téléphone, leur expliquant que la confiance était désormais "rompue" après le fameux texte et leur reprochant un "manque de loyauté". Choquée, une des journalistes licenciée interrogée par "Les Jours" ne fait cependant part d'aucun regret. "Même en sachant ce qui m'arrive aujourd'hui, je ne regrette pas, c'est une question d'honneur", témoigne-t-elle.
Contacté par "L'Equipe" qui confirme les informations des "Jours", le groupe Canal+ n'a pas souhaité faire de commentaire.