Une manifestation contre la décision de la direction. Ce midi, des journalistes du service des sports de Canal+ ont manifesté devant le siège de la chaîne cryptée à Boulogne-Billancourt. Souhaitant conserver leur anonymat, ils ont fait le choix de porter des masques au visage de Stéphane Guy. Ce rassemblement a eu pour objectif de dénoncer le licenciement du commentateur sportif le 24 décembre dernier.
Pour rappel, le journaliste avait été licencié à la suite d'un entretien avec la DRH de Canal+. Depuis le 9 décembre 2020, il avait été mis à pied par sa direction à la suite de son soutien à l'antenne au comique Sébastien Thoen. La direction du groupe avait estimé que Stéphane Guy avait "pris en otage" l'antenne pour adresser son message à l'humoriste.
Sébastien Thoen avait lui aussi été viré du groupe Canal+ après la mise en ligne par Winamax le 19 novembre d'un sketch parodiant l'émission de CNews, "L'heure des pros" et son animateur vedette Pascal Praud. Un rôle interprété par Julien Cazarre tandis que Sébastien Thoen ("Canal Sports Club", "Le Journal du Hard") s'était glissé dans la peau de Lionel Messiha, un personnage inspiré de Jean Messiha, ancien cadre du Rassemblement national qui a son rond de serviette dans le programme du canal 16.
Dans un communiqué, les journalistes des sports de Canal+ ont expliqué leur action de ce mardi. "Avec cette action silencieuse et anonyme, nous voulons signifier que nous sommes tous des Stéphane Guy potentiels, tous susceptibles d'être sanctionnés, licenciés abusivement, pour un mot de travers, un salut amical à un collègue à l'antenne", ont déclaré ces salariés du groupe. Et d'ajouter : "Nous voudrions pouvoir nous exprimer librement, à visage découvert mais le climat de peur qui règne et les intimidations répétées nous en empêchent". Ils ont ainsi "réaffirmé (leur) attachement à la liberté d'expression" et "la liberté d'exprimer (leur) désaccord lorsqu'une décision (leur) semble injuste".
Selon les informations de "L'Equipe", Stéphane Guy souhaiterait pour sa part contester la validité de son licenciement. Il ne s'est pas à ce jour exprimé publiquement depuis l'annonce de sa mise à pied le 9 décembre dernier.