Le couperet est tombé. Ce mardi, lors d'un comité social et économique, le groupe Canal+ a présenté aux représentants du personnel les contours du plan de départs volontaires évoqué depuis plusieurs jours et qui prévoit le départ "d'un maximum de 492 personnes, uniquement sur la base du volontariat", comme l'annonce un communiqué de presse. Ce plan, inédit par son ampleur depuis la création de la chaîne cryptée en 1984, portera uniquement sur la branche française du groupe et concernera donc 20% des effectifs de Canal en France, qui y emploie au total près de 2.800 salariés.
La direction de Canal+ affirme vouloir privilégier "la voie du dialogue social" tout au long de la procédure qui s'ouvrira les 15 et 16 juillet prochains. La filiale du groupe Vivendi, engagée dans un "plan de transformation globale de ses activités en France" traverse actuellement une phase difficile, alors qu'elle compte désormais moins d'abonnés que le géant Netflix avec 5 millions de clients pour le service américain contre 4,64 millions d'abonnés individuels auto-distribués* pour le groupe français au premier trimestre 2019.
Des difficultés que n'élude d'ailleurs pas le groupe de Vincent Bolloré dans son communiqué. Listant les initiatives prises ces dernières années - offre à moins de 20 euros par mois, lancement de Canal+ Séries, investissements "massifs" dans les programmes à hauteur de 3 milliards d'euros annuels - Canal+ souligne que ces efforts n'ont pas encore porté leurs fruits. Et ce, malgré un plan d'économies initié il y a plus de trois ans.
"Malheureusement, ces réalisations restent insuffisantes tant la transformation de notre secteur s'apparente à une véritable révolution avec des plateformes mondiales, nativement digitales et internationales, qui disposent d'une force de frappe considérable et échappent aux contraintes fiscales et financières qui pèsent sur le groupe Canal+", déplore le communiqué.
Canal+ annonce donc avec ce plan de départs volontaires "la poursuite de la mutation de l'entreprise vers la digitalisation et une agilité accrue dans l'organisation". Outre la concurrence accrue de Netflix, Canal+ a essuyé un sévère échec avec la perte des droits du championnat de Ligue 1 à compter de la rentrée 2020 au profit de Mediapro et de beIN Sports. Dans le même temps, le groupe a cependant réussi à récupérer les droits de la Premiere League, le championnat de foot anglais et a acquis l'opérateur de télé payante M7 pour accélérer son développement à l'international.
* Hors les près de 3 millions de clients de Canal+ via les partenariats avec les opérateurs télécoms.