Canal+ passe à la contre-attaque. Hier, la chaîne cryptée se retrouvait acculée par un article de nos confrères de "BFM Business". Ces derniers se sont penchés sur les comptes de la chaîne cryptée, démontrant comment la chaîne est devenue largement déficitaire via la fuite de 500.000 abonnés depuis 2012 et l'effondrement des recettes publicitaires du clair. Ce matin, sous couvert d'anonymat, un dirigeant de Canal+ a répondu dans "Village Médias" sur Europe 1 que Canal+ "perdait déjà de l'argent en 2012" et que le clair de la chaîne n'avait "jamais été rentable".
Au lendemain de ce fâcheux coup de projecteur, Canal+ devrait pouvoir faire contre mauvaise presse bon coeur. Nos confrères de "Village Médias" révèlent en effet que la chaîne cryptée s'apprête à dégainer ce qu'elle appelle son "arme anti-Netflix". Le groupe présidé par Maxime Saada planche en effet sur un abonnement réservé aux jeunes de moins de 26 ans, réputés comme des gros consommateurs de contenus délinéarisés. Dans le détail, ceux-ci auront accès, pour 9,95 euros par mois et sans engagement et ce quelque soit leur device, à un catalogue de plusieurs centaines de films inédits, des séries Canal, de trois matchs de Ligue 1 et trois matchs du top 14 chaque semaine, ou encore de la formule 1.
Avec cette offre, qui arrive quatre ans après le lancement de Netflix en France, Canal+ espère rester dans la course face au géant américain, qui compte plus de 3 millions d'abonnés en France selon les dernières estimations, dont une forte proportion de 18-24 ans. Surtout, Netflix, dont la formule d'entrée de gamme à un écran est à 7,99 euros par mois, affiche un taux de croissance exponentiel quand, dans le même temps, Canal+ dévisse. À moyen terme, le groupe audiovisuel français, qui comptait 4,9 millions d'abonnés en France à la fin 2017, risque même de se faire dépasser par la plateforme américaine. Avec sa nouvelle offre, Canal+ espère, à minima, reculer cette échéance.