La séquence n'avait pas laissé indifférents de nombreux téléspectateurs. Lundi 3 mars, les fans de la série "Plus belle la vie" sur France 3 découvraient une scène un peu surréaliste dans laquelle le personnage de Mirta (Sylvie Flepp) apprenait à rouler un joint de cannabis. On pouvait ainsi entendre ce dernier réciter : "Le shit, c'est de la résine de cannabis, la croquette, c'est un bout de shit. L'herbe ou la weed, c'est fait à partir des feuilles de plante, enfin la fleur (...) Je fume la fleur qui a un taux de THC de 15 à 20% et j'utilise un grinder pour la décompacter que je mélange avec du tabac, pour faire un stick, je prends un filtre marocain. Pour un bédo, un joint, un cone avec des slims". Le tout avec pour seule signalétique un logo "déconseillé aux moins de dix ans" et un message muet d'avertissement avant l'épisode.
Devant la polémique naissante, le producteur du feuilleton aux 5 millions de téléspectateurs avait assumé. Interrogé mercredi 5 mars par Europe 1, Hubert Bresson, directeur général de TelFrance Série, s'était ainsi défendu d'avoir voulu "donner un cours sur la drogue." "On ne donne pas un cours sur la drogue. On parle d'une réalité qui, d'après les études, touche une très grande majorité de jeunes" avait-il assuré. A l'entendre, France 3 avait même rempli "une mission de service public" avec cette séquence.
Une argumentation qui n'a visiblement pas convaincu la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Cet organisme public placé sous l'autorité du Premier ministre vient en effet de demander par courrier au CSA de se pencher sur la séquence incriminée. Selon sa présidente, Danièle Jourdain-Menninger, interrogée par Europe 1, la scène "très didactique" de "Plus belle la vie" ne peut être cautionnée.
Dans son courrier adressé au CSA, la patronne de la MILDT a d'ailleurs rappelé que le code de santé publique punit "la présentation sous un jour favorable de l'usage d'un produit stupéfiant". Dans une délibération de 2008, le CSA avait de son côté demandé aux producteurs de veiller à ce que les scénarios des fictions ne soient pas "incitatifs, notamment vis-à-vis des jeunes téléspectateurs" en matière de drogues.