Carole Bouquet ou l'art de la nuance sémantique. Hier, la comédienne césarisée en 1990 pour son rôle dans "Trop belle pour toi" était l'invitée de Yann Barthès dans "Quotidien", le talk-show phare de TMC. L'occasion pour l'animateur d'évoquer avec l'actrice le succès critique de la mini-série "La Mante", diffusée en septembre dernier sur TF1 et désormais disponible à l'international sur Netflix, qui a récemment été louée par Stephen King, le maître de l'horreur.
Au cours de l'interview, la comédienne, icône du cinéma français, a notamment été interrogée sur l'affaire Weinstein, qui a secoué l'industrie cinématographique américaine et s'est répercutée jusqu'en France, avec notamment la prise de position très commentée de Catherine Deneuve, signataire d'une tribune dans "Libération". Face à Yann Barthès, l'interprète de "La Mante" est restée très mesurée, prenant d'abord le soin de préciser qu'elle n'a jamais été confrontée au harcèlement sexuel dans le cadre de son métier d'actrice, se disant "assez protégée".
Se définissant comme "très féministe", l'actrice dit avoir en tête que le droit de vote pour les femmes ou la possibilité de posséder un compte en banque sans l'autorisation de son mari sont des avancées encore très récentes. Par ailleurs, pour elle, "travailler et gagner sa vie" est une chose "complètement normale" dans la vie d'une femme, érigeant au rang de priorité l'égalité salariale entre les sexes. "Si on commençait par avoir les mêmes salaires, ça règlerait beaucoup des problèmes de rapport au pouvoir, indépendendamment de tout ce qu'il faut dire en ce moment" estime-t-elle ainsi.
"Je n'aime pas par contre l'intitulé du mouvement en France" déclare ensuite la comédienne, lâchant que "le 'Balance ton porc' ne lui va pas du tout". "'Balancer' ne me va pas. 'Ton porc' non plus" explique l'actrice, qui se dit plus partisane de l'expression "Me Too". Pour rappel, "Me Too" est le pendant américain du mouvement de libération de la parole des femmes, né juste après l'affaire Weinstein. "Balance ton porc", mot d'ordre initié par la journaliste Sandra Muller sur Twitter, est globalement considéré comme son équivalent en France.