Les deux gauches. Caroline Fourest était aujourd'hui l'invitée de Patrick Cohen dans la matinale de France Inter pour faire la promotion de son dernier livre baptisé "Eloge du blasphème". L'essayiste est notamment revenue en fin d'interview sur le très vif échange qu'elle a eu avec Aymeric Caron lors de l'enregistrement, lundi, de "On n'est pas couché", et qui sera diffusé samedi.
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Elle a notamment regretté le buzz existant déjà autour de cette séquence qui sera diffusée samedi soir. "Je n'arrive pas à comprendre la passion que peuvent susciter ces dérapages, ces clashs sur les plateaux télé qui sont vraiment d'une banalité, malheureusement, dans le cirque médiatique qu'est parfois devenu notre débat...", a-t-elle commenté dans un premier temps.
L'essayiste est ensuite revenue sur les circonstances de ce "clash" : "Il s'est passé tout simplement que moi, j'ai écrit ce livre pour retrouver le sommeil, parce que je pense qu'il y a une urgence démocratique folle à justement utiliser les bons mots et éclairer les enjeux. Que si j'accepte d'aller sur le plateau de Laurent Ruquier, c'est parce que c'est peut-être un des seuls moyens de parler aux jeunes qui, dans les cours de récré, confondent Dieudonné et 'Charlie Hebdo'", a expliqué Caroline Fourest.
Avant de raconter plus précisément son échange avec Aymeric Caron : "Après cinq heures d'enregistrement, quand vous ne pouvez pas en placer une sur le fond du livre et du sujet parce que vous avez affaire à un chroniqueur qui est là pour flatter la vision qu'il a de lui-même sur un plateau de télé, qui vous attaque personnellement, continuellement, et vous empêche de parler du fond du livre, et de ces sujets. A un moment donné, effectivement j'ai dû dire à Aymeric Caron que son ego prenait tellement de place qu'il nous empêchait d'avoir un débat que je considérais comme important. Je lui ai dit avec des mots directs et crus", a expliqué Caroline Fourest.
"Vous l'avez traité de con...", a précisé Patrick Cohen. "Oui", a confirmé l'essayiste. "Je crois que c'est vraiment extrêmement tendre et gentil au regard des dégâts que peut faire ce genre de postures égotiques à l'époque à laquelle nous vivons. Je crois que nous ne vivons pas dans la même réalité. On n'a pas la même conception de ce métier, de participer au débat public", a-t-elle taclé.
Caroline Fourest a ajouté : "Le désaccord que j'ai avec Aymeric Caron, c'est un désaccord qui existe entre deux gauches aujourd'hui. Deux gauches anti-racistes qui, sur ces questions-là, ne peuvent plus se comprendre. Aymeric Caron incarne cette gauche idiote, aveugle, utile à la confusion des temps. Confusion qui fait le jeu du pire", a-t-elle lâché.
Et de conclure : "Il considère, par exemple que critiquer les 'Indigènes de la République' ou les 'Indivisibles' (deux associations, ndlr), ou ceux qui passent leur temps à mettre des cibles dans le dos des laïques en les traitant d'islamophobes tout en trouvant des circonstances atténuantes aux terroristes, il considère que ça, c'est violent. Moi, je considère que son aveuglement, son obstination à tirer les débats vers le bas sont extrêmement, extrêmement violents". puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence à partir de 14'28.