Le rappeur réplique. Dans un tweet ce matin, Michel Field, directeur de la culture et du spectacle vivant à France Télévisions, a annoncé une soirée consacrée au rappeur normand Médine ce soir sur Culture Box. "La chaîne consacre sa soirée à un grand talent du rap français, Médine. Concert à La Cigale suivi d'un documentaire, 'Médine Normandie' sur la préparation de son album", a-t-il annoncé.
Une annonce qui a fortement agacé Caroline Fourest qui s'est fendu d'un tweet incendier contre ce choix de programmation. "Comme s'il avait besoin du service public pour exciter son public contre la laïcité... Et c'est annoncé fièrement. Sidérant", a-t-elle écrit sur Twitter, renvoyant vers un article évoquant son titre polémique "Don't Laïk" qui avait défrayé la chronique à sa sortie en 2015. Dans un second message, elle a publié une photo du rappeur havrais dans laquelle il fait une "quenelle" : "Et pourquoi pas une grande soirée 'spéciale quenelle' tant qu'on y est ?".
Elle a alors reçu une réponse d'un membre de la direction de France Télévisions, Manuel Alduy, à la tête du pôle cinéma et fictions au sein du groupe audiovisuel du service public. "Peut-être est-il intéressant de voir avant de juger. Je dis ça, je ne dis rien", lui a-t-il lancé.
Caroline Fourest n'a pas été la seule gênée par ce choix de programmation. Elle a été rejointe par une figure de l'extrême-droite, Damien Rieu. Ce dernier s'est fendu d'un tweet en fin de matinée en direction de Michel Field : "Vous n'avez pas honte de faire la promotion des frères musulmans ?". Un message accompagné d'un article du site "islamindex.info".
Comme souvent, Médine ne se retient pas pour répondre à toutes les attaques à son encontre. A Caroline Fourest, il écrit sur Twitter : "J'occupe un peu d'espace pour éviter à tes films de merde, qui ont fait 30 entrées, de passer". Et à Damien Riou, il envoie : "Ce soir, juste après le ftour (rupture du jeun), prends ton petit thé à la menthe et installe toi devant Culture Box. Ca va bien se passer 'les nuits du ramadan' mon Daminous".
Le week-end dernier déjà, des ministres Gabriel Attal et Sarah El Haïry et le journaliste Frédéric Haziza étaient montés au créneau contre le rappeur normand. Le magazine "Politis" avait consacré sa Une à Médine qui leur avait accordé un entretien. Les membres du gouvernement et l'intervieweur de Radio J avaient dénoncé cette page de couverture, estimant que le chanteur était "un compagnon de route des islamistes". "Je dénonce ce rapprochement entre un certain nombre d'organes de presse et un certain nombre de réseaux, parfois proches des islamistes", avait déclaré Gabriel Attal à Radio J.