Une séquence virale de "24h Pujadas" supprimée de X (nouveau nom de Twitter) par LCI. Dans la foulée de la visite du pape François à Marseille, lors de laquelle le souverain pontife a dénoncé "le fanatisme de l'indifférence" et appelé à secourir les migrants, l'éditorialiste Caroline Fourest s'est vertement inquiétée, dans sa chronique "Fourest en liberté" du mardi 26 septembre 2023 repérée par "CheckNews", du "discours moralisateur" qui pourrait peser sur la politique d'immigration de la France. "C'est un débat légitime qu'il ne faut pas non plus passionner", a-t-elle revendiqué.
La rédactrice en chef du magazine "Franc-tireur" a poursuivi son raisonnement, estimant que "aujourd'hui, il y a des vrais problèmes de sécurité qui sont posés par des mineurs isolés qui ne vont vraiment pas bien, qui sont agressifs, violents, violeurs (...) Quand ces gens ont traversé la mer dans des conditions abominables, qu'ils ont été escroqués, violés, qu'ils ont failli se noyer, ils arrivent chez nous dans un tel état qu'ils sont dangereux. Ils sont dangereux pour nous", a-t-elle assuré. "Comment on trie ? Tout l'enjeu, c'est comment trier avant que les gens se noient", s'est-elle par ailleurs interrogée, distinguant au passage ceux qui "ont droit à l'asile" des autres.
Une fois posté sur X (ex-Twitter) par LCI, cet extrait comprenant le passage précité a suscité la polémique sur les réseaux sociaux, notamment alimentée par Edwy Plenel, président de "Médiapart". "Terrifiante essentialisation des migrants et effrayante indifférence à leur sort. À ce compte, toutes les populations qui dans le passé ont été persécutées et pourchassées, par exemple les juifs d'Europe, n'auraient pas dû être aidées et accueillies parce que 'dangereuses'", a-t-il écrit.
Caroline Fourest, de son côté, a assumé sa chronique sans en modifier une virgule. "Quelle mauvaise foi... Je démonte justement le discours essentialisant en plaidant pour le maintien de l'AME, la scolarisation et des trajets sûrs permettant d'éviter ces traumatismes", a-t-elle répondu au fondateur de "Mediapart".
LCI a finalement mis un point final à la discussion. La chronique a disparu du fil du compte X de l'émission présentée par David Pujadas. "Il a été décidé d'un commun accord avec (Caroline Fourest) de retirer cet extrait face aux nombreux messages de haine et ultra-violents", a assuré, ce vendredi 29 septembre, LCI à "CheckNews". La séquence est néanmoins disponible sur Facebook ainsi que sur le site de la chaîne qui réfute l'hypothèse selon laquelle la chronique aurait été retirée de X pour des raisons légales.