"Sa position paraît intenable", estime la Société des rédacteurs de "Marianne". Dans un communiqué publié hier soir, la Société des rédacteurs de "Marianne" (SRM) dénonce vivement les attaques de Caroline Fourest à l'encontre d'un journaliste et rédacteur en chef adjoint du journal, Gabriel Libert. Elle rappelle que l'essayiste est chroniqueuse à "Marianne" et membre du conseil de surveillance CMI, propriétaire du titre de presse.
Depuis le 12 janvier, Caroline Fourest est en tournée dans les médias pour la promotion de l'ouvrage "Les bouffons de la haine", aux éditions Grasset, et de son auteur, Thomas Nlend, "un ancien lieutenant de l'idéologue antisémite Alain Soral", précise la SRM. Elle ajoute que dans ce livre, dont la chroniqueuse signe la préface, Thomas Nlend raconte "sa prétendue 'infiltration' dans la mouvance d'extrême-droite pour le compte d'un barbouze et escroc notoire, Noël Dubus".
"Ce récit douteux et truffé de mensonges est au coeur d'un litige qui oppose Caroline Fourest et 'Marianne' depuis juillet 2020. Une affaire racontée par le site 'Arrêt sur images' dans une enquête publiée les 19 et 20 janvier derniers. Gabriel Libert a fait l'objet de pressions intolérables de la part de Caroline Fourest, par téléphone, afin qu'il renonce à publier une enquête au sujet de son protégé Thomas Nlend", poursuit la Société des rédacteurs, au sujet d'un article publié le 30 juillet dans les colonnes de "Marianne" et intitulé "Ahmed Sylla : son curieux duo avec une ex-figure de la fachosphère".
Les rédacteurs de l'hebdomadaire indiquent également que Caroline Fourest a mis en relation, à cette occasion, leur journaliste avec "une source policière", dont "elle se portait garante", "qui devait crédibiliser le récit de Nlend et le présenter en 'infiltré'". "Ce policier était un faux. Il n'était autant que Noël Dubus", déclarent les journalistes de "Marianne".
Pour rappel, Noël Nubus est mis en examen pour "subornation de témoin" dans l'affaire de la rétractation de Ziad Takieddine. Ce personnage trouble est soupçonné d'avoir orchestré le revirement de l'homme d'affaires en novembre 2020 auprès de "Paris Match" et BFMTV. Après avoir accusé Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 par de l'argent du régime de Mouammar Kadhafi, Ziad, Takieddine était finalement revenu publiquement sur ses propos, disculpant l'ancien chef de l'Etat.
"Il est hautement problématique qu'une chroniqueuse de 'Marianne' et membre du conseil de surveillance fasse pression, accable et attaque un des journalistes de sa propre rédaction. Elle ne pouvait ignorer que son statut au sein de CMI serait de nature à intimider notre journaliste", dénonce la SRM, rappelant qu'"en parallèle", l'essayiste "soutient un homme qui attaque le journal en diffamation".
La Société des rédacteurs pointe aussi du doigt le billet de Caroline Fourest dans son blog, publié le 22 janvier à la suite de l'enquête d'"Arrêt sur images", dans lequel elle tente "de décrédibiliser le travail de Gabriel Libert en affirmant par exemple qu'il aurait témoigné dans un procès commercial contre son protégée Thomas Nlend" : "Ce qui est faux". "Sa position au sein de 'Marianne' paraît intenable. La SRM assure et renouvelle son plein soutien à Gabriel Libert", conclut la SRM.
Contactées par puremedias.com, ni Caroline Fourest, ni Natacha Polony, directrice de la rédaction de "Marianne", n'ont encore répondu à nos sollicitations.