Sa mise au point. Ce jeudi, sur son blog, Caroline Fourest a réagi aux accusations de la Société des rédacteurs de "Marianne" (SRM), qui a dénoncé lundi des attaques de l'essayiste française à l'encontre d'un journaliste et rédacteur en chef adjoint du journal, Gabriel Libert. La réalisatrice est chroniqueuse à "Marianne".
Selon la SRM, Caroline Fourest aurait fait pression sur Gabriel Libert, par téléphone, afin qu'il "renonce à publier une enquête au sujet de son protégé", Thomas Nlend, qui a récemment sorti un livre "Les bouffons de la haine", dont la chroniqueuse a signé la préface. "Il est hautement problématique qu'une chroniqueuse de 'Marianne' et membre du conseil de surveillance fasse pression, accable et attaque un des journalistes de sa propre rédaction. Elle ne pouvait ignorer que son statut au sein de CMI serait de nature à intimider notre journaliste", a dénoncé la SRM, rappelant qu'"en parallèle", l'essayiste "soutient un homme qui attaque le journal en diffamation". "Sa position paraît intenable", a conclu la Société des rédacteurs.
"Le conflit qui m'oppose à Gabriel Libert relève du litige éditorial et éthique entre deux rédacteurs. Il concerne une certaine conception du journalisme : le respect des êtres et des faits", commence Caroline Fourest sur son blog. Et de confier qu'elle "subit de la part de ce rédacteur en chef adjoint des manoeuvres qui relèvent du harcèlement moral" depuis juillet 2020 pour "avoir exprimé en interne un différend à propos de ses méthodes d'enquête journalistiques".
L'ex-membre de "Charlie Hebdo" estime que les "manoeuvres" de Gabriel Libert se sont "transformées en dénonciations calomnieuses", expliquant avoir "choisi d'y répondre en détails sur son blog", "et non dans sa chronique pour épargner le journal", "contrairement à lui".
"Je regrette sincèrement que la Société des rédacteurs se soit laissée instrumentaliser, qu'elle ait repris ses accusations à la fois gratuites, injurieuses, diffamatoires et mensongères, sans même avoir pris le temps de me contacter, de m'entendre et de vérifier", poursuit Caroline Fourest, qui maintient, "preuves à l'appui", que "Gabriel Libert a manqué à ses obligations déontologiques". Et d'ajouter : "J'ose croire que la vérité finira par l'emporter sur l'envie de se poser en victime d'un 'pouvoir' fantasmé ou des rivalités journalistiques sans importance".
Après cette polémique, celle qui a réalisé "Soeurs d'armes" prend la décision de se "retirer du conseil de surveillance de CMI France", "qui n'a rien à voir avec ce litige entre rédacteurs", "afin de reprendre toute (sa) liberté d'action et de démontrer la véracité de ce qu'(elle) dénonce". "Je me réserve le droit de porter plainte pour le préjudice subi. Et je souhaite que la direction prenne les mesures nécessaires pour permettre un retour à la sérénité", termine Caroline Fourest.