"On ne pouvait pas passer à côté de ça, c'est un vrai coup de coeur", nous a assuré D8. Ce soir à 20h50, la chaîne du groupe Canal+ diffuse "Campagne intime", un documentaire inédit de 52 minutes inédit. Réalisé par Farida Khelfa, ce film suit Nicolas Sarkozy du jour où il se déclare candidat à la présidence de la République le 15 février 2012, jusqu'au moment de sa défaite le 6 mai 2012. Ancienne mannequin et amie proche de Carla Bruni depuis une vingtaine d'années, la réalisatrice est parvenue à s'introduire dans l'intimité du couple Sarkozy, et ainsi faire partager aux téléspectateurs des images qu'il n'a jamais vues.
"Ce document est très particulier dans son contenu, car s'il parle d'un homme politique, ce sujet tient une place secondaire. Nous sommes dans l'intimité, au quotidien, d'un chef d'État en campagne. Je filmais l'intime. Mon parti pris était de ne pas entendre les discours politiques, mais de les filmer simplement. Je voulais voir un homme politique avant l'entrée dans l'arène et à la sortie de celle-ci. Ce qui m'intéresse, c'est l'homme intime plus que l'homme public", explique la réalisatrice.
Les conditions imposées à Farida Khelfa étaient claires. L'ex-président, alors en campagne pour briguer un second mandat, ne souhaitait voir aucune équipe de tournage autour de lui. "Je devais tout faire oublier. Aussi bien ma présence, que la caméra", nous a-t-elle expliqué. Aidée d'une caméra compacte, Farida Khelfa dit avoir "démarré sans avoir d'idée très précise de ce qu'elle souhaitait". Une fois le tournage achevé, le montage a pris plus de temps que prévu et la réalisatrice a été contrainte de partir à l'étranger pour des raisons professionnelles.
"Idéalement, je voulais le proposer aux chaînes pour le 6 mai 2013 (un an après la défaite de Nicolas Sarkozy, NDLR). Mais finalement, je préfère qu'il soit diffusé maintenant. Il ne sera pas noyé dans un flot d'autres documentaires", explique Farida Khelfa. Finalement monté plus d'un an après son tournage, "Campagne intime" a été proposé à différentes chaînes de télévision, D8 ayant manifesté en premier son intérêt.
"Campagne intime" est authentique, il donne l'illusion d'un film amateur, sans voix off, les propos parfois inaudibles étant sous-titrés. Nicolas Sarkozy, lui, est à mille lieues de l'homme politique que l'on connaît. Le personnage agité et toujours souriant semble soudain très calme, pensif, parfois même inquiet. "Ce n'est pas un choix, la politique. Les choses importantes dans la vie, on ne les choisit pas, on les a en soi", dévoile-t-il à son interlocutrice. Il se montre également très présent aux côtés de sa fille Giulia, et de sa femme, Carla Bruni. "Tu es une petite beauté ma fille. Je suis fou d'elle", le voit-on dire. "Je t'aime, tu es belle", murmure-t-il également à sa femme en l'écoutant chanter du Bob Dylan.
De son côté, Carla Bruni n'est jamais en retrait. Montrée comme une femme dévouée à sa fille et à son mari, elle est présente aux côtés de l'ancien chef de l'État dès qu'elle en a l'occasion. Tel un garde-fou, Carla Bruni rassure son mari et l'accompagne lors de ses séances de travail, de ses meetings de campagne, et le conseille parfois même si elle avoue "ne rien connaître en politique". L'un des moments les plus forts restant l'annonce des résultats du second tour des élections.
"Je crois qu'on a perdu les enfants. Ça a l'air mal barré, les chiffres ne sont pas bons. Aujourd'hui, Nicolas ferme la porte à 37 ans de vie politique" annonce-t-elle à ses enfants avant de rejoindre son mari, serein, qui échange avec Édouard Balladur. Le documentaire se conclut alors sur ces quelques mots de Nicolas Sarkozy : "Je ne suis pas amer. J'attends François Hollande et puis voilà. Je ne supporte pas qu'on soit fort dans la victoire et faible dans la défaite. C'est une page qui se tourne".