Ces séries et leur spin-off diffusés en France sur deux chaînes différentes

Il n'y a pas qu'au cinéma que les succès donnent des idées aux producteurs. Alors que le top 20 des films les plus lucratifs de l'histoire inclut quinze suites ou spin-offs, les chaînes de télé ont depuis longtemps compris que donner une petite soeur à une série à succès peut attirer les téléspectateurs dans un univers extrêmement concurrentiel. D'où la franchise "Les Experts", qui a connu trois déclinaisons en plus de la série-mère, ou encore "NCIS", elle-même dérivée de "JAG" et qui a donné naissance à deux petites soeurs.

Les exemples sont multiples et les chaînes américaines usent et (parfois) abusent des crossovers pour assurer la promotion de leurs séries, mais en France, les choses ne sont pas toujours si simples. Car avec les années, les chaînes de l'Hexagone décrochent puis perdent les droits sur les catalogues des grands studios américains. Résultat, il arrive que le spin-off d'une série ne soit pas proposé sur la même chaîne que sa grande soeur.

Ce sera d'ailleurs le cas de "Fear the Walking Dead". Le spin-off de la série phénomène "The Walking Dead" sera en effet proposé en simultané en VOST sur Canal+ pour son premier épisode, le 23 août prochain, puis le lendemain de sa diffusion US. Un joli coup pour la chaîne cryptée alors que "The Walking Dead" est diffusé à un rythme similaire sur OCS puis sur NT1. Ce nouvel exemple s'ajoute à une longue liste non-exhaustive que puremedias.com vous propose de découvrir.

Les fans de "NCIS" ne le savent pas tous, mais la série phare de M6 est le spin-off de "JAG", série militaire portée par David James Elliott et Catherine Bell, et qui a connu dix saisons de 1995 à 2005. En France, c'est France 2 qui la proposait et au cours de la saison 8, les téléspectateurs ont ainsi pu découvrir les personnages de Gibbs, DiNozzo, Abby et Ducky dans les épisodes 20 et 21 de "JAG". L'année suivante, la chaîne américaine CBS a donc lancé "NCIS", qui est encore diffusée à ce jour sur M6, comme ses déclinaisons "NCIS : Los Angeles" et "NCIS : Nouvelle Orléans".

Succès impressionnant sur TF1 sur les ménagères de moins de 50 ans, "Grey's Anatomy" réalise encore plus de 40% de parts d'audience sur cette cible dix ans après son lancement sur la Une. Mais la chaîne, pas convaincue par son spin-off "Private Practice", a préféré la revendre à France 2 - alors que les fans de "Grey's" avaient déjà fait connaissance avec les acteurs dans un épisode de la série médicale. Malheureusement pour la chaîne publique, "Private Practice" n'a pas autant séduit son public que sa grande soeur et France 2 n'en a diffusé que les trois premières en prime avant de basculer en deuxième partie de soirée lors de la saison 4.

Entre l'arrivée d'"Esprits criminels" sur TF1, où la série signe toujours de très jolis scores, et la création de son spin-off, M6 a raflé le catalogue des studios ABC à sa rivale. Résultat, c'est elle qui a récupéré les droits de "Criminal Minds: Suspect Behavior", à laquelle elle n'a pas pu donner le titre "Esprits criminels". Mais, pas de chance pour M6, le spin-off porté par Forest Whitaker n'a séduit ni le public français, ni le public américain, et s'est arrêté au bout de treize épisodes. Espérons pour la Six que "Criminal Minds: Beyond Borders", nouvelle déclinaison de la série attendue à la mi-saison sur CBS, fonctionne mieux.

Série culte pour les ados des années 90, "Beverly Hills" a squatté les samedis après-midi de TF1 pendant plusieurs années mais quand la chaîne américaine The CW a voulu relancer la marque avec une suite, dans laquelle on retrouvait certains des héros de l'époque, c'est M6 qui se l'est offerte. La chaîne a ainsi proposé un épisode par semaine chaque samedi dès 2009, et n'a pas manqué de multidiffuser la série sur ses petites soeurs W9, Téva et 6ter.

Série encensée par la critique aux Etats-Unis, "Breaking Bad" a signé des scores honorables sur Arte en France, qui disposait des droits de première diffusion en clair tandis que OCS la proposait à ses abonnés. Mais son spin-off "Better Call Saul", également diffusé aux Etats-Unis sur la chaîne câblée AMC, a échappé à Orange et c'est Netflix qui a décroché les droits de la série pour le reste du monde, à l'exception de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.

C'est le groupe Canal+ qui s'est offert la série produite par Dick Wolf et emmenée par Taylor Kinney et Jesse Spencer, qui après des bons débuts sur D8 n'a pas su convaincre sur D17. Mais TF1 a sauté sur sa petite soeur, "Chicago Police Department", plus facile à marketer en tant que série policière traditionnelle. La chaîne y croyait tellement qu'elle l'a lancée en prime, mais elle a dû décaler le lancement en urgence en raison des attentats de janvier. Une semaine plus tard, le public n'a pas souhaité donner sa chance à la série et les audiences ont déçu, avec 4 millions de fidèles en moyenne en prime time.

Ressuscitée par la BBC en 2005, la série de science-fiction "Doctor Who" a été accueillie par France 4, qui la propose en prime time et signe des scores corrects, quel que soit l'acteur dans le costume du Seigneur du temps. En revanche, la chaîne publique n'a pas acquis son spin-off, "Torchwood", emmené par John Barrowman. C'est NRJ 12 qui se l'est offerte, et elle l'a multi-diffusée en access, en après-midi, en semaine ou le week-end.

Série phare de M6 à la fin des années 90, "Buffy" marque une génération d'ados accros à "La Trilogie du samedi". Mais après trois saisons aux côtés de la chasseuse de vampires campée par Sarah Michelle Gellar, Angel la quitte. Le vampire incarné par David Boreanaz, désormais héros de "Bones", se retrouve sur TF1 où il squatte les samedis après-midis de la chaîne jusqu'à la fin de la série, au bout de cinq saisons - soit un an après la fin de "Buffy contre les vampires".

Elle-même adaptée du film "Stargate", la série "Stargate SG-1" a fait les beaux jours de M6 à la fin des années 90 et au début des années 2000. La série a eu chaud : annulée en 2002 par Showtime puis sauvée sur SyFy pendant cinq années supplémentaires, elle s'est achevée en 2007 après avoir donné naissance à "Stargate Atlantis", tandis qu'en 2009, SyFy a tenté de relancer la marque avec "Stargate Universe", qui a connu deux saisons. Mais si "Stargate Atlantis" avait également été diffusée sur M6, la deuxième série dérivée n'a pas eu cet honneur. Quand NRJ 12 a lancé les rediffusions des deux premières séries, elle a aussi décroché les droits de "Stargate Universe".

Les affaires non classées traitées par Mulder et Scully - puis par Doggett et Reyes - ont captivé les téléspectateurs pendant neuf saisons, mais celles des Lone Gunmen, ces trois adeptes de la théorie du complot, ont connu une vie beaucoup plus courte. Avec seulement 13 épisodes au compteur, la première et unique saison de ce spin-off n'a pas fait long feu, et c'est France 4 qui a eu l'honneur de la diffuser, alors que M6 s'était fait un nom dans les années 90 avec sa grande soeur.

"Dynastie" a connu plus d'une chaîne en France, passant sur FR3 avant de débarquer sur M6, puis à nouveau France 3 et TF1. Mais son spin-off, peu connu, a réussi à atterrir sur une autre chaîne encore. En plein milieu de ses neuf saisons, ABC a en effet lancé une série dérivée, simplement baptisée "Dynastie 2 : Les Colby" et c'est La Cinq qui s'en est offert les droits pour la France. Les deux "Dynastie" ont finalement été réunies sur Teva, qui a proposé les deux séries sur son antenne.

Spin-off de "Beverly Hills", "Melrose Place" a été diffusée en France sur la même chaîne, TF1. Mais la série a elle aussi donné naissance à deux spin-offs, plus ou moins proches. Le premier, "Models Inc", suivait la mère d'Amanda Woodward, campée par Linday Gray (Sue Ellen dans "Dallas") à la tête d'une agence de mannequins, mais une seule saison en a été commandée et diffusée en France par M6. La suite de "Melrose Place", sur le même schéma que "90210", a connu le même sort. Lancée en 2009, dix ans après la fin de la série originale, elle n'a pas séduit et a été arrêtée après une seule saison sur la chaîne The CW. Là encore, c'est M6 qui l'avait diffusée en France.