Charline Vanhoenacker répond au président de la République. Interviewée par "Télérama", l'humoriste de France Inter a été amenée à commenter les propos prêtés à Emmanuel Macron sur l'audiovisuel public, qualifié de "honte pour nos concitoyens" selon l'hebdomadaire.
"S'il a vraiment parlé de 'honte de la République', c'est grave", a estimé Charline Vanhoenacker, évoquant ainsi la première version des propos prêtés au chef de l'Etat, démentie tardivement par l'Elysée. Une deuxième version donnée par "Télérama", celle de "honte pour nos concitoyens", n'a en revanche jamais été démentie par l'Elysée.
"Pour un amoureux des mots et un disciple de Paul Ricoeur, utiliser ces termes pour désigner l'audiovisuel public plutôt que le fait que des gens vivent dans la rue - alors qu'il avait promis que plus personne ne dormirait dehors -, ça me gêne", a poursuivi Charline Vanhoenacker. "'Honte de la République', 'Cash Investigation', 'Complément d'enquête', France Culture, France Inter ? Laure Adler, c'est la 'honte de la République' ? Si c'est nous la 'honte de la République', et pas certaines séquences de Cyril Hanouna... très bien'", a conclu l'humoriste à ce sujet.
Au cours de ce même entretien, Charline Vanhoenacker est également revenue sur le canular organisé par son équipe autour de l'arrêt de son émission "Si tu écoutes, j'annule tout", en août dernier. "D'abord on l'a fait pour se marrer, c'est la condition sine qua non de tout ce qu'on fait. Mais la vraie raison, c'est que nous savions que nous sortions d'une période électorale majeure, la présidentielle, durant laquelle la satire est très écoutée et les audiences augmentent. Le soufflé ne pouvait que retomber", a d'abord expliqué l'ancienne journaliste.
"La saison finissant, j'ai commencé à me sentir mal à l'aise avec le titre de l'émission. Tout le théâtre politique s'était renouvelé, et on allait encore s'appeler 'Si tu écoutes, j'annule tout', qui était une référence à Sarko. Sous Macron, impossible de revenir à l'antenne avec ce nom. Mais on devait prendre en compte la mécanique de comptage de l'audience, la mise en place des podcasts, le référencement sur Google... Si nous changions de titre, il fallait que ça se sache largement. D'où notre fausse annonce sur notre page Facebook. Comme il n'y avait pas d'actu ce jour-là, ça a pris des proportions qui nous ont dépassés", a raconté Charline Vanhoenacker.