Il fait partie de la trentaine d'artistes qui se produiront ce soir sur France 2. Alors qu'il prépare la sortie de son cinquième album studio, dont il vient de dévoiler le premier single, "Marlon Brando", Christophe Willem est l'un des invités de "Tous à Toulouse !". Sur la place du Capitole, sous une chaleur de plomb, le gagnant de "Nouvelle Star" saison 4 chantera ce soir son nouveau single mais aussi un numéro collégial avec notamment Garou et Nolwenn. Entre deux répétitions, Christophe Willem a répondu aux questions de puremedias.com.
Propos recueillis par Charles Decant.
C'est important ce genre de manifestations ?
Evidemment, oui ! Parce qu'on n'a jamais autant écouté de musique, mais il y a comme un désamour par moments de la musique jouée, il y a extrêmement de choses qui sont très produites. Je trouve que c'est toujours bien de mettre en avant des gens qui font de la musique tous les jours. Le but premier, c'est s'exprimer avant tout à travers la musique. Après, la fête de la musique, c'est aussi pour moi ce qui se passe dans les rues, la joie de partager les choses, et surtout qu'il n'y ait pas du tout d'heure limite pour faire du bruit ! (Rires) La musique fédère, fait se rencontrer les gens.
Il y aura d'ailleurs des rencontres ce soir, sur scène. Tu partages un titre avec Garou et Nolwenn...
C'est vrai ! Comme on est tous là au même endroit, on peut proposer des choses un peu différentes.
"Marlon Brando" est le premier extrait de ton cinquième album, qui va sortir dix ans après "Inventaire", ton premier disque. Quelle(s) évolution(s) as-tu constaté(es) ?
La première chose, c'est que les choses sont beaucoup plus lentes à s'installer dans la durée, mais beaucoup plus rapides à prendre... et à retomber aussi vite ! C'est un peu paradoxal. Le plus important, aujourd'hui, c'est d'arriver à fédérer des gens qui se retrouvent dans notre musique, et plus d'atteindre un maximum de gens. Quand on se disperse trop, ça s'étiole assez vite. Pour moi, la musique, c'est vraiment sur scène que ça se vit.
Et le rapport aux médias, aux radios a changé ?
Oui, énormément, déjà parce que les gens écoutent beaucoup plus la musique en streaming, notamment, et moins en radio. Et malgré tout, les médias de masse restent la vraie porte d'accès au public. Parallèlement, on écoute beaucoup plus de musique, mais on en achète beaucoup moins. Après, il y a toujours des exceptions, il y a encore des gens qui vendent énormément de disques !
On peut encore vendre un million d'albums en France, comme le prouvent Louane, Kendji, Stromae...
Oui, absolument. J'avoue que je n'avais pas du tout la notion des chiffres quand j'ai commencé. Quand on me disait "Un disque de diamant, c'est fou", je répondais "Un million, ce n'est même pas la taille de Paris" ! (Rires) Je n'ai jamais été dans la logique de fierté, de trophée, d'accumuler des choses. Le plus authentique, c'est partager des choses sur scène. Aujourd'hui, un certain tri se fait d'ailleurs : tu as les artistes purement radio, et ceux qui s'installent dans la longueur et qui fidélisent un public sur scène. Il y a au final de moins en moins de produits marketing, car ça retombe rapidement.
Toutes ces évolutions rentrent en ligne de compte quand on prépare un nouvel album ?
Franchement, non. C'est d'ailleurs mon grand drame ! (Rires) Je ne cherche pas du tout à correspondre à un truc. On ne peut pas du tout jauger l'attente du public ou des médias, même si eux ont certains codes. Il n'y a aucune règle. Je pense qu'aujourd'hui, c'est plutôt l'audace qui paye.
On aurait pourtant pu imaginer pour ton cinquième album que tu proposes un disque de reprises, qui n'est pas audacieux mais a priori stratégiquement payant...
Evidemment, la question s'est posée cent fois. Je pense que quand on arrive par une émission de télé où on est habitué à chanter les chansons des autres, le plus difficile est d'amener un univers musical. Je prends beaucoup de plaisir à réorchestrer des titres, mais si un jour je décide de le faire, ce serait un EP, sans doute juste en digital, et sans doute sans trop de promo.
Ce cinquième album, c'est la suite logique des quatre qui l'ont précédé ?
Chaque album était un instantané de ce que j'étais à ce moment-là. Pour "Inventaire", je voulais le point de vue de gens que j'admirais, et je leur ai demandé de m'écrire des chansons. "Caférine", c'était la logique d'aller plus loin dans le côté électronique des choses, qu'on avait déjà exploré avec "Double Je" entre autres. Le troisième, c'était l'envie de confier toute la production de l'album à Steve Anderson, avec qui j'avais déjà collaboré sur le deuxième, et je disais à l'époque que c'était ma limite, que je ne voulais pas aller dans le côté dance, de peur de me déconnecter du message et de rentrer dans une logique de son. Quant au quatrième, on a cherché des bases communes avec mon nouveau label de l'époque et de remettre la voix au centre.
Et ce cinquième disque, du coup ?
Clairement, pour moi, c'est vraiment un flashback au premier. J'ai tout composé avec Aurélien, qui sera sur scène ce soir. Lui a fait les accompagnements, moi les mélodies. J'ai beaucoup écrit de textes avec Igit et Zazie en a signé deux. Il y a un mélange de tout ce qui s'est passé, qui a été un peu digéré. Je trouve ce disque très centré. Il y a des titres très posés, très lourds de sens, et d'autres beaucoup plus légers comme "Marlon Brando", et l'ensemble me définit vraiment bien.
Voilà onze ans que tu as gagné "Nouvelle Star", qui va revenir sur M6. Que penses-tu de cette résurrection ?
Honnêtement, je pense que c'est quand même mieux que ça soit sur M6, parce qu'il y a quand même un lien fort avec cette chaîne. Quand la "Star Academy" est revenue sur NRJ 12, franchement... Autant ne pas la reprendre ! Et ce retour de la marque s'inscrit dans ce besoin de se rassurer avec des choses qu'on connaît, qui nous rappellent un moment où on était un peu plus insouciant qu'aujourd'hui.
Et toi, personnellement, tu es très lié à l'émission !
Oui, j'ai un lien très fort avec cette émission, donc jamais je ne lui souhaiterais du mal ! J'aimerais que l'émission se démarque, je trouve ça bien qu'il y ait deux formats. Le monopole qu'a "The Voice", c'est bien, je trouve que c'est une excellente émission de divertissement. Mais dans "Nouvelle Star", on retrouve vraiment l'authenticité des gens, on a vraiment l'impression que ce sont des gens qu'on croise dans la rue, qui ne sont pas pros. C'est ce que j'aime bien dans le gagnant de cette année, cette fraîcheur qui se dégage et qu'on n'a pas toujours vue dans "The Voice".
On aurait pu te voir dans le jury de "Nouvelle Star" sur M6 ?
La question s'est posée à un moment, mais je suis vraiment sur l'album... Donc non. J'ai déjà fait partie du jury de "X-Factor", je trouvais que le concept était très bon. Déjà, on avait les plus grosses stars françaises et internationales chaque semaine, et puis c'était un mix entre la "Star Academy" de l'époque et "Nouvelle Star". Mais quand "X-Factor" est arrivé, on venait d'arrêter "Nouvelle Star", on ne voulait plus de "Nouvelle Star" mais on en voulait quand même encore... Donc ce projet n'a pas été soutenu jusqu'au bout. Donc j'espère que M6, pour le retour de "Nouvelle Star", va vraiment porter le projet.