Christopher Baldelli (RTL) : "Un animateur de M6 pourrait nous rejoindre à la rentrée"

Et à la fin c'est toujours RTL qui gagne ! Sans surprise, la station généraliste du groupe M6 s'est à nouveau imposée en tête de la vague d'audiences radio pour la période avril/juin 2018, selon Médiamétrie. Avec une moyenne de 6,38 millions d'auditeurs au compteur, malgré une vague de fin de saison au plus bas depuis 2015, RTL conserve facilement son avance sur France Inter. puremedias.com s'est entretenu avec Christopher Baldelli, patron du groupe RTL, pour commenter les résultats de sa station-mère.

Propos recueillis par Pierre Dezeraud.

puremedias.com : Christopher Baldelli, vous dirigez le pôle radio de RTL depuis 2009. On parle beaucoup de l'état de santé de la télévision face aux nouveaux usages, quel est celui du média radio ?
Christopher Baldelli : Ceux qui disent que le média radio est en baisse, et qui cherchent peut-être à masquer leurs mauvais scores, ont tort. C'est totalement inexact. Si on regarde sur la vague, sur un an, le nombre d'auditeurs qui ont écouté la radio progresse avec une hausse d'environ 130.000 personnes par rapport à la saison dernière, qui était une saison en pleine année présidentielle ! Dans ce cadre, le pôle radio du groupe M6 confirme son excellente forme et fait sa meilleure saison en PDA depuis dix ans avec 19,7% de part d'audience cumulée.

Arrêtons-nous sur la saison de RTL. Votre leadership n'a jamais été menacé. C'est là l'essentiel ?
Non seulement, RTL reste leader mais, en plus, nous progressons ! Nous réalisons notre meilleure saison en part d'audience depuis dix ans. Nous avons 87% de notre grille qui est stable ou en progression sur l'ensemble de la saison, de la matinale d'Yves Calvi au 18/20h de Marc-Olivier Fogiel, qui réalise son record d'audience historique. La quasi-totalité de nos programmes ont fonctionné et notre grille est en progression constante depuis quatre ans.

Quand vous voyez ce maintien de RTL en pôle position, à un niveau très puissant, vous vous dites : "Merci Europe 1" ?
Non, RTL ne doit pas sa position au hasard. La concurrence fluctue et, ces dernières années, France Inter a très bien fonctionné. En ce qui nous concerne, je crois que c'est le fruit de notre travail d'innovation permanent mais maîtrisé qui est récompensé. Depuis dix ans, on a changé plus de 90% de notre grille. Chaque année, on apporte des nouveautés. Il n'est pas envisageable de se reposer sur nos lauriers car, même à un très haut niveau, on peut toujours progresser. Je pense aussi que si nous avions la même grille qu'il y a dix ans, nous ne serions certainement pas leader.

Quels changements allez-vous opérer ?
Nous voulons nous renforcer là où nous sommes en petite baisse. C'est ce que nous identifions comme marge de progression. C'est la raison pour laquelle nous changeons notre offre sur la mi-journée avec Christelle Rebière qui fera "RTL Midi" et Pascal Praud qui reprendra "Les Auditeurs ont la parole". C'est l'une des seules cases qui était en baisse sur la saison.

Le week-end fait aussi partie de vos chantiers.
Absolument. Nous allons changer l'offre sur la matinale du week-end. C'est Stéphane Carpentier qui en aura la charge à partir de septembre. Michel Cymes et Flavie Flament vont aussi animer de nouvelles émissions.

Que vont-ils faire ?
Flavie Flament va faire une émission sur le bien-être et le bien-vivre et Michel Cymes fera une émission sur la santé.

Que va devenir Bernard Poirette ? Des rumeurs l'annoncent à la matinale week-end d'Europe 1 à la rentrée...
Il ne présentera plus la matinale du week-end en septembre sur RTL. Il est appelé à d'autres fonctions au sein de l'information. Je ne commente pas les rumeurs mais s'il souhaite partir sur Europe 1, c'est son droit.

En parlant d'Europe 1, Caroline Dublanche est votre principale recrue de la rentrée. L'objectif, c'est qu'elle vous offre le leadership en nocturne ?
On estime que nous devons en permanence innover. Après près de 45 ans d'émission de Georges Lang la semaine, on a pensé que c'était l'occasion cette année de proposer une nouvelle offre à nos auditeurs. Caroline Dublanche était la personne leader sur cette tranche toute radio confondue donc je pense que sa place naturelle est à RTL. Quant à George Lang, il fait un travail remarquable et on a pensé que ça ferait plaisir à nos auditeurs de le retrouver le week-end.

Pourquoi retirer maintenant sa chronique à Eric Zemmour alors que vous avez refusé de le faire, malgré l'émoi de la SDJ de RTL, par le passé ?
Cela concerne à la fois Eric Zemmour et Nicolas Domenach. Il se trouve qu'Eric Zemmour a été présent sur l'antenne de RTL à travers sa chronique, d'abord quotidienne puis bi-hebdomadaire pendant dix ans. Nous voulons renouveler notre offre mais nous continuerons de collaborer très régulièrement avec lui. Il sera d'ailleurs présent dans les débats de la matinale tous les vendredis à la rentrée. Tout cela se fait en parfait accord avec Eric Zemmour. Il sera par ailleurs très occupé cette saison avec la promotion de son livre sur l'histoire de France. C'est donc un bon compromis pour lui et pour nous.

Il y aura d'autres ajustements dans la matinale ?
Non, globalement, la matinale qui a progressé durant toute l'année, ne changera pas.

Il y aura-t-il, comme l'a annoncé Nicolas de Tavernost, des animateurs de M6 qui arriveront sur RTL la saison prochaine ?
À la rentrée, il n'est pas exclu qu'un animateur de M6 nous rejoigne. Mais c'est encore en cours de discussions.

Un mot enfin sur RTL2 et Fun Radio. Doit-on s'attendre à des changements ?
RTL2 a fait une excellente saison avec une PDA record depuis quatre ans sur la dernière vague. On a une matinale qui est en progression de 37% sur un an. Cette saison, RTL2 enregistre aussi la plus forte progression toutes stations confondues avec +0,6 point de part d'audience. Le modèle fonctionne très bien donc la grille est reconduite dans son intégralité la saison prochaine. Concernant Fun Radio, il y aura quelques changements mais ils seront limités. La matinale de Bruno Guillon fait une saison record depuis 2002 avec 4,7% de part d'audience. On continue donc avec lui.