Elle devient Maître Paule Lebowitz, avocate de 50 ans au cabinet Lebowitz, détenu par son ex-mari. Dès ce soir, Clémentine Célarié est à la tête de "Lebowitz contre Lebowitz", la nouvelle série française de France 2, aux côtés de Caroline Anglade et Michel Jonasz, dans un cabinet en pleine guerre. Suite à la mort de Simon Lebowitz (Antoine Duléry), Paule doit faire face à la prise de pouvoir dans la société d'Irène, nouvelle femme de Simon, qui souhaite lui interdire de porter son nom ! puremedias.com s'est entretenu avec Clémentine Célarié sur son nouveau rôle.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : On ne vous a pas vue dans un rôle récurrent à la télévision depuis "Les Bleus" sur M6 (2009-2010). Qu'est-ce qui vous a poussée à accepter le rôle de Paule Lebowitz ?
Clémentine Célarié : On m'a proposé beaucoup de séries auparavant mais je ne voulais pas en faire. Et là, j'ai accepté parce que ça a duré un an. Les producteurs sont venus me voir avec les auteurs et j'ai beaucoup aimé leur démarche, qui m'a touchée. Elle me semblait profonde. J'avais l'impression qu'ils avaient vraiment envie que ce soit moi, pour mon tempérament, pour que je puisse exprimer des choses fortes, de la comédie dramatique, que ce soit excessif, vivant, riche.
On a travaillé ensemble sur les scénarios, comme des partenaires. Je ne pouvais pas ne pas m'investir autant. C'est aussi très important pour moi qu'il y ait un sens et c'est peut-être la première raison qui m'a poussée à accepter. On parle d'une femme qui s'en prend plein la gueule et qui se redresse, qui combat, en difficulté, et je trouve que c'est très moderne car le monde est en difficulté. Mais on fait ça avec une espèce d'autodérision, d'humour et d'énergie féroce.
Le personnage de Paule est proche de votre personnalité : c'est une femme avec un tempérament fort, entière, et qui se préoccupe beaucoup de ses clients. Ca a joué dans votre décision ?
C'est vrai que j'ai une forte personnalité qui m'a joué des tours parfois mais je ne suis pas du tout grande gueule, contrairement aux idées reçues. Je suis impulsive. Paule n'est pas impulsive. Mais elle est proche de moi dans le sens où elle est combative. C'est ce que j'avais envie d'exprimer car, aujourd'hui, le combat c'est tout le temps. La vie est devenue un combat.
Et il y a peut-être des choses que j'avais inconsciemment envie d'exprimer à travers elle, comme le fait qu'après le tsunami qu'elle se prend dans la gueule, elle quitte les affaires pour l'argent pour s'occuper de gens qui sont vraiment dans la merde. Je trouve ça intéressant car on est dans la vérité, dans l'essence de la vie. On fait les choses parce qu'elles ont un sens, pas pour être plus riche, avoir du pouvoir...
Sur le côté juridique de la série, avez-vous voulu suivre une préparation particulière ?
Non, absolument pas. Je ne voulais pas copier, je voulais vraiment que ce soit Paule Lebowitz - donc un peu moi - qui soit avocate. Il y a des moments où j'étais trop affectée par mon client et les producteurs m'ont dit que les avocats avaient un peu plus de recul. Et finalement, on s'est dit que peut-être certains d'entre eux étaient très affectés par la situation de leurs clients, comme Paule Lebowitz. En revanche, je me suis beaucoup préparée avec la troupe - Cécile Rebboah, Nicolas Grandhomme, Caroline Anglade et Michel Jonasz - et on a travaillé et répété pendant près d'un mois. On voulait s'approprier le texte et c'est peut-être pour ça que c'est aussi un peu moi Paule Lebowitz, même si je n'ai jamais vécu ce qu'elle a vécu. (Rires)
Il y a une petite surprise au générique : vous reprenez "Tout l'amour" de Dario Moreno. Vous en avez parlé en amont avec Michel Jonasz ?
Non non, il a eu la surprise de le découvrir. La production m'a proposé de le faire, donc j'ai travaillé avec mon ami producteur Charles Schillings sur une version un peu trip hop, avec la douceur de "Tout l'amour que j'ai pour toi", paradoxale avec la haine que Paule ressent. Je me suis bien éclatée à faire ça et je leur ai dit qu'il fallait qu'on sorte la chanson !
Et ça va sortir alors ?
Je ne sais pas, j'aimerais bien ! On va essayer en tout cas.
Huit épisodes vont être diffusés pour cette saison 1. La saison 2 est-elle déjà en préparation ?
Oui oui. Et j'ai vachement envie qu'on la fasse
! J'ai hâte ! Il y a énormément d'investissement personnel de la part de tout le monde dans cette série. Les auteurs ont commencé à travailler mais on attend de voir les résultats. Si ça se passe bien, j'espère qu'on va avoir le feu vert de la saison 2. J'ai vraiment hâte, je suis très attachée au personnage.
Le rythme d'une saison par an ne vous fait pas peur ?
Ce n'est pas un grand risque (rires). Je suis surtout prête à continuer mais il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Déjà, avoir une saison 2 serait génial car il y a encore plein de choses à raconter autour de Paule et son entourage.
Vous dites avoir refusé des séries et déjà, en mai 2014, vous faisiez un constat plutôt négatif des créations françaises, jugeant qu'elles n'étaient pas "de qualité" et qu'elles manquaient "d'ambition artistique".
Je devais le penser à l'époque mais depuis, ça a pas mal changé, et en peu de temps. Ce n'était pas assez ambitieux, dans le sens de faire un beau projet. Aujourd'hui, il y a des choses que j'ai vues et qui sont beaucoup mieux. Et je pense que ça peut aller encore plus loin dans l'aventure, dans l'écriture, dans la prise de risques, même dans ce qu'on voit. Nous avons par exemple tourné à la Cité des Hirondelles à Aubervilliers et je trouvais ça bien qu'on voie qu'on rencontre des gens super passionnants et qu'il n'y a pas tous ces a priori. Et c'est bien que France 2 nous ait permis de faire des choses comme ça. Et j'espère qu'on pourra aller plus loin dans la saison 2.
Dans les séries récentes, certaines vous ont marquée ?
Je n'ai pas trop vu récemment parce que je travaille beaucoup. J'ai beaucoup aimé "Accusé", qui est de qualité. Je n'ai pas vu "Chefs" avec Clovis Cornillac mais il fait partie des acteurs dans lesquels j'ai confiance, comme Josiane Balasko dans "La loi de". Là, on sait qu'il y a de la gueule, que ce sont des grands acteurs qui s'investissent à fond. Et c'est là que c'est intéressant.
Votre dernier film au cinéma remonte à 2013 ("Amour et turbulences" d'Alexandre Castagnetti). Le grand écran vous manque-t-il ?
Je ne réfléchis pas à la négative. Bien sûr que ça me manque mais je me dis qu'il est temps que je fasse mes films et mes projets. Ainsi, mon roman "On s'aimera", sorti en octobre, va devenir un long métrage. Le projet est en lecture dans une société de production. Et c'est une sorte de nouvelle vie qui commence maintenant que mes enfants sont grands. Je me suis parfois écartée du cinéma parce que j'avais une vie de maman importante. Mais maintenant que je suis une grande fille, j'ai des choses à faire. (Rires)
Il y a quelques mois, sur RMC, vous aviez confié ne pas savoir qui était Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture et des Communications. Vous connaissez sa successeure, Audrey Azoulay ?
Non, mais de toute façon je ne peux pas répondre à ça. C'est anecdotique. Je ne savais pas qui était Fleur Pellerin parce que, parfois, je suis complètement déconnectée car je travaille beaucoup et aussi parce que je trouve que l'actualité est très triste. L'actualité dont j'ai envie de parler en ce moment, c'est les migrants à Calais, la mort de Valérie Guignabodet et la tristesse que doit éprouver Emmanuel Chain... L'actualité pour moi, c'est ça, ce n'est pas de parler de la nouvelle ministre de la Culture - dont j'attends beaucoup.