Un climat social dégradé. C'est ce qui ressort du diagnostic "socio-organisationnel" commandé au cabinet Technologia par la direction des ressources humaines de France Télévisions et trois organisations syndicales de l'entreprise en 2014, après deux suicides survenus fin 2013. Basée sur 93 entretiens, cette enquête a été pilotée par le sociologue Henri Vacquin et a pu être consultée par Le Monde qui en révèle les grandes conclusions.
Première d'entre elles, la plupart des maux dont souffre aujourd'hui France Télévisions sont à mettre en lien avec le passage à l'entreprise unique initié en 2008. Selon le document de Henri Vacquin, cette réforme a créé "une mauvaise répartition de la charge de travail" entre des salariés qu'elle a "surchargés" et ceux qui "ont vu leur périmètre se restreindre". Pis d'après le rapport cité par Le Monde, "les finalités de la réforme du groupe (...) n'ont (...) jamais été clairement explicitées". En clair, aucun objectif stratégique n'est venu soutenir la mise en oeuvre de ces changements majeurs d'organisation menés parfois à "marche forcée".
"France Télévisions n'est plus loin de l'aboutissement de sa réforme et aujourd'hui, elle se débat surtout avec les nuisances liées à la manière dont elle a été menée", conclut l'étude de Technologia qui épargne globalement la direction actuelle. Le document préconise toutefois de "justifier, a posteriori, les raisons du choix de la réforme" afin de "stabiliser" l'entreprise.
Dans une interview publiée aujourd'hui dans Le Monde, Patrice Papet, DRH de France Télévisions, a éstimé que ce rapport n'était pas "complaisant" et annoncé qu'il allait s'inspirer de ses recommandations.