L’heure est au bilan, près de cinq mois après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris au Stade de France. L’Arcom a dévoilé ce jeudi 23 janvier 2025 un rapport sur la place des femmes dans les médias audiovisuels et numériques durant cette période sportive exceptionnelle. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une opération de communication intitulée "Sport féminin toujours" et organisée chaque année par le gendarme de l’audiovisuel depuis 2014, en partenariat avec le ministère chargé des Sports. Le but ? "Inciter les médias audiovisuels à diffuser davantage de retransmissions sportives, d’émissions et d’interviews consacrés au sport féminin et aux actrices du milieu sportif à l’antenne", selon ce document publié à l’occasion du lancement annuel de cette opération.
Si l’Arcom se félicite d’une visibilité accrue pour le sport féminin à la télévision avec 21,4% de volume horaire pendant les Jeux de Paris 2024 contre 4,5% entre 2018 et 2021, l’autorité alerte néanmoins sur le temps de parole des commentatrices pendant les différentes épreuves proposées. Elle épingle notamment France Télévisions, le diffuseur français officiel avec Eurosport, qui avait pourtant mis en place une équipe paritaire de journalistes, d’analystes et de consultants avec la présence d’anciennes athlètes comme Isabelle Yacoubou pour le basket, Justine Henin pour le tennis, Laure Manaudou pour la natation ou encore Émilie Andéol pour le judo.
"Malgré l’attention portée au respect de la parité", le temps de parole des femmes durant les compétitions retransmises est "globalement resté en retrait" : sur le service public, il était de 20% (23% pendant les Jeux Olympiques et 14% pendant les Jeux Paralympiques) et de 12% sur Eurosport. Autre inquiétude, leur durée d’intervention "baisse drastiquement entre 21h et 23h, heures de fortes audiences", étant de 8% en prime-time. Ce déséquilibre se creuse encore plus lorsque sont retransmis des sports masculins, "surreprésenté sur cette tranche horaire".
Et de noter que le temps de parole des femmes entre 21h et 23h, sur les seules compétitions masculines, était de 4% en moyenne. "Nous avons également constaté que plus le sport était populaire, moins nous avions de temps de parole pour les commentatrices", a ajouté Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l'Arcom en charge de la protection des publics et de la diversité de la société. Delphine Ernotte-Cunci, la présidente de France Télévisions, a réagi à cette grande étude, dans des propos recueillis par le journal "L’Équipe" : "Elle va nous être utile pour progresser." Puis de communiquer une information importante : "Pour les Jeux d'hiver 2026, nous pouvons d'ailleurs annoncer qu'il n'y aura que des femmes en prime time."