
Un témoignage fort. Après plusieurs mois de combat contre la maladie, Yoann Offredo a décidé de lever le voile sur l’épreuve qu’il traverse. Ce mardi 8 avril 2025, le coureur cycliste de 38 ans, dont la carrière professionnelle s’est échelonnée entre 2008 et 2020, a pris la parole dans "L’Équipe". Celui qui officie désormais en tant que consultant pour France Télévisions a confié qu’il perdait la vue petit à petit.
"L'année dernière, je commentais le Giro pour RTL-TVI en Belgique et j'ai eu un point blanc devant les yeux. J'ai trouvé un ophtalmo qui m'a dit : "C'est pas bon", s’est-il livré. À la suite de cette première alerte, celui qui participe à l’émission "Vélo Club" de Laurent Luyat est hospitalisé pendant cinq semaines à l’hôpital Cochin. "On m'a transféré en médecine interne, je pleurais. [...] J'ai pris une claque dans la gueule", dit-il de cette période très difficile.

Le sportif souffrirait d’une "sarcoïdose avec différentes atteintes, pulmonaire, oculaire et cérébrale" même si le diagnostic évolue au fur et à mesure des nouveaux symptômes. Pour tenter de ralentir la progression de cette pathologie qui pourrait le rendre aveugle d’ici deux ans, les soins s’enchaînent.
"On m'a mis des corticoïdes en intraveineuse pour essayer d'arrêter l'inflammation. Ensuite, j'ai eu un traitement lourd, puis on a changé parce que la vue avait continué à diminuer", explique celui qui a disputé trois fois le Tour de France. Avant de confier comment il vit cette situation : "À chaque fois, je suis suspendu aux lèvres des soignants. Tu arrives là-bas en te disant, bon ça va, je vois encore à peu près, puis ils regardent l'autre œil, ah merde il est touché aussi. Si je vois aussi peu qu'avec celui-là (le droit), je ne vois plus. Donc je suis handicapé. Et ça, je ne suis pas encore prêt à l'accepter", admet-il.
La chimiothérapie qu’il a subie ensuite pendant six mois l’a "éteint" : "J'avais l'impression d'être vide, mort de l'intérieur." Yoann Offredo est finalement parvenu à remonter la pente : "Comme dans les deuils, tu as une phase de déni, de colère, ensuite tu vas te faire du mal à toi-même parce que tu te dis de toute façon, mal pour mal. Donc je m'enferme, je n'ouvre plus les volets, je ne vois plus personne. Je vais faire quoi de ma vie ? Ensuite, tu te rends compte que tu n'es pas seul. Et puis pourquoi pas aider d'autres gens ? C'est assez salutaire le don de soi", conclut-il. Et de garder espoir : "Je ne peux pas faire des plans sur l'avenir, dire où je serai dans un an, par contre si je suis là aujourd'hui, c'est que j'ai envie d'être là."