Le 21e siècle peut être cruel. Cette semaine, Kylie Jenner, star de la télé-réalité américaine et véritable "influenceur" sur les réseaux sociaux, s'est fendue d'un tweet pour se plaindre de la nouvelle version de Snapchat, l'application de photos et vidéos éphémères prisée des adolescents. "Est-ce que vous aussi vous n'ouvrez plus Snapchat ? Ou c'est juste moi... oh c'est trop triste", a publié la demi-soeur de Kim Kardashian sur le réseau social Twitter sur lequel elle compte près de 25 millions d'abonnés.
Son tweet a alors été partagé à plusieurs centaines de milliers de reprises et plusieurs médias américains, dont le site Bloomberg, y ont vu un lien de cause à effet avec le décrochage de Snap, la compagnie qui édite Snapchat, en bourse. "En un tweet, Kylie Jenner a fait perdre 1,3 milliard de dollars de valorisation à Snap", a titré la sérieuse agence américaine. Il faut dire qu'à peine quelques minutes après la publication du tweet, le titre Snap Inc. s'est mis à chuter à une vitesse vertigineuse. Sur la seule journée de jeudi, le titre a ainsi fondu de 6,1%, ce qui correspond au 1,3 milliard de dollars de valorisation évoquée par "Bloomberg".
Kylie Jenner a eu beau tweeter au bout de quelques minutes que Snapchat restait "son premier amour", le titre ne s'est pas repris. Toutefois, la chute en bourse de la compagnie américaine était entamée depuis quelques jours. Il y a encore une semaine, l'action était à plus de 20 dollars quand elle n'en vaut plus que 17 dollars aujourd'hui. La compagnie, cotée à Wall Street depuis moins d'un an, est victime de la fronde d'une partie de ses utilisateurs, qui n'adhèrent pas à la nouvelle version de Snapchat et qui le font savoir.
La sanction a été immédiate pour Snap. Dès la semaine dernière, des analystes ont conseillé aux investisseurs de revendre leurs actions Snap en raison du mauvais bruit suscité par la mise à jour de l'application. Face à la bronca, la compagnie n'a pas tardé à réagir. Snap a ainsi annoncé que la mise à jour sera maintenue tout en acceptant quelques concessions. Parmi celles-ci, les "stories" seront séparées du contenu sponsorisé. La compagnie a tenté de rassurer les utilisateurs de son application en affirmant par ailleurs que celle-ci sera "plus personnalisable".