Alors que des milliers de Français sont attendus dans les rues ce soir à l'occasion de la 31ème édition de la Fête de la musique, Le Figaro vient de publier une étude sur les modes de consommation de la musique en France. Les professionnels du secteur sont loin d'être enthousiastes et soulignent la véritable crise que traversent les maisons de disques et les artistes français.
Alors que les ventes de disques ne cessent de chuter (-13% entre mars 2011 et mars 2012), le téléchargement légal peine à enrayer la crise du marché physique. En augmentation de 24% sur la même période, il ne représente en effet qu'un cinquième du chiffre d'affaires des maisons de disques, constate le Syndicat national de l'édition phonographique.
L'alternative du streaming proposée par de nombreuses sites, à l'instar de Deezer et Spotify, peine elle aussi à contrebalancer la baisse des ventes physiques. "On loue la musique au lieu de la posséder. Mais cette barrière psychologique, les Français ont encore du mal à la franchir", estime Simon Baldeyrou, directeur de Deezer. Si le partenariat avec Orange a contribué à gonfler le nombre d'abonnés du site, aujourd'hui estimés à 1,5 million, les "vrais abonnés payants" se font quant à eux plus rares et correspondent surtout à de "gros consommateurs qui écoutent plus de soixante heures de musique par mois".
La crise de la musique affecte également directement les concerts. "Depuis septembre, la chute des ventes (de billets) est spectaculaire", note Jules Fructos, directeur du syndicat des producteurs, festivals et salles de spectacles. "Tous les artistes français sont touchés, mais certains accusent une baisse de 50% !", ajoute-t-il. Les artistes de plus de 50 ans, "capables de tenir sur scène pendant deux heures de tubes", sont les seuls qui "chantent encore à guichets fermés", constate Arnaud Delbarre, le patron de l'Olympia, qui affirme que "la curiosité ne joue plus en faveur des jeunes artistes". Dans les plus grandes salles pourtant, même les stars de la chanson française semblent avoir du mal à attirer leur public, à l'instar de Johnny Hallyday qui n'est pas parvenu à remplir les trois Stades de France calés le week-end dernier.