Deuxième des quatre parties de notre entretien avec Cyril Hanouna. Après être revenu sur sa quotidienne "Touche pas à mon poste" en P1, retour sur le prime time qu'il animera ce soir en direct sur D8 et sur ses relations avec ses confrères.
Propos recueillis par Julien Bellver et Julien Lalande
Je recevrai tout le jury de la "Nouvelle Star" et les dix finalistes de l'émission. On va revenir sur tout ce qui s'est passé cette saison dans le cadre du format "Touche pas à mon poste", avec, comme toujours, beaucoup de dérision et d'autodérision avec notamment mes "têtes de suspense". On sera en direct et on réserve quelques surprises à nos invités et aux téléspectateurs...
Florian sera là ?
Oui, même si au début il ne voulait pas venir suite aux propos que Gérard Louvin a tenus à son encontre. Il s'est excusé mais cette histoire m'a un peu peiné. Au final, j'ai préféré que Gérard ne soit pas là. Et de toute façon l'émission est en direct, ça va se terminer tard et sa maison de retraite ferme ses portes assez tôt (rires) !
C'était une évidence pour vous d'accepter de présenter "Nouvelle Star" ?
Pas du tout. Je peux même vous dire que je n'étais pas chaud pour le faire. J'ai demandé à Ara (Aprikian, le président de D8, NDLR) un peu de temps pour réfléchir. J'avais peur que ça soit une sous-"Nouvelle Star". Et puis des amis et Fremantlemedia m'ont convaincu de me lancer dans l'aventure, et je ne le regrette pas au vu de la qualité de l'émission. A l'inverse, j'étais certain du succès de "Touche pas à mon poste". Je sentais que D8 pouvait tirer son épingle du jeu avec cette émission en access, même si je ne pensais pas du tout atteindre un tel niveau d'audience. J'étais déjà comblé à 500.000 téléspectateurs.
Vous parlez énormément des audiences. C'est un sujet de grosse inquiétude chez vous ?
Oui, surtout que nous pensions atteindre les 3% de parts d'audience en fin de saison et là nous approchons des 5%... Si on redescend à 3%, ça sera une catastrophe (rires) ! C'est vrai qu'on a toujours peur mais le plus important reste la qualité de l'émission. Si on fait une bonne émission, on est toujours récompensé tôt ou tard. Je me rappelle des faibles débuts de "C à vous" : je trouvais l'émission très bonne et j'étais persuadé qu'elle allait progresser. Aujourd'hui, Alessandra Sublet cartonne.
Cette saison, en access, parmi les phénomènes que l'on constate, il y a "Touche pas à mon poste" qui ne cesse de progresser et, à l'inverse, "Le Grand journal" qui réalise une saison terne sur Canal+, le propriétaire de D8. Il y a une mauvaise ambiance entre les deux émissions ?
"Le Grand journal" reste à un haut niveau et je pense que l'émission souffre davantage de la concurrence de "C à vous" sur France 5. Mais c'est vrai que lors des négociations qui ont entouré mon arrivée ici, j'avais demandé à la direction de Canal+ si programmer une émission de plateau face au "Grand journal" n'allait pas poser un problème à Michel Denisot avec qui je m'entends bien. On m'a rassuré en me disant que chaque émission avait son public.
Cet appétit pour la télévision et ses coulisses, les audiences... C'est venu petit à petit ou cela vous a toujours passionné ?
Non, j'ai toujours eu cet appétit-là. Les audiences restent un excellent thermomètre pour mesurer la popularité d'une émission. Et pour moi, c'est une formidable dose d'adrénaline quotidienne. Je ne pourrais pas revenir à une émission hebdomadaire par exemple. Et puis les audiences, c'est le seul moyen de savoir, même si je sais que tous les autres animateurs ne pensent pas comme moi sur ce point-là. Je suis toujours étonné de voir la stupeur de certains face à l'arrêt de leur émission qui ne fonctionne pas.
Quand vous découvrez le matin que vous faites l'objet d'un portrait assez flatteur dans Libération, c'est la consécration pour vous ?
Non. Ca fait davantage plaisir à mes proches qu'à moi. C'est ce que je dis toujours : là, nous traversons une bonne séquence, mais si on prend des taules dans deux mois, on se fera détruire par la presse. Le public se lasse tellement vite, j'en ai pleinement conscience. Ils sont rares les animateurs qui durent comme Michel Drucker et Michel Denisot.
Quand on lit des interviews, qu'on regarde vos émissions, on remarque que vous êtes très souvent très gentil avec tout le monde. C'est faux cul ou vous êtes vraiment bienveillant avec tout le monde ?
Non, j'ai un côté faux cul ! Je n'ai pas de vrais amis dans le métier, mis à part Jean-Pierre Foucault. Je me souviendrais toujours d'une chronique dans "Médias le magazine" sur France 5 où j'en ai pris plein la gueule. Ca m'a marqué. Je n'aime pas blesser les gens. Alessandra Sublet, Thierry Ardisson, Marc-Olivier Fogiel... Ce ne sont pas des amis mais des gens que j'estime beaucoup.
Une exception : Eric Dussart. Vous n'avez pas forcément été très tendre avec lui ces derniers mois...
J'ai été très déçu qu'il ne nous suive pas sur D8. Je lui avais fait une très belle proposition et il est allé dans mon dos négocier une émission avec France 4. Son comportement m'a blessé alors que je me suis battu pour l'imposer dans "Touche pas à mon poste" alors que France 4 n'en voulait pas au départ.
Troisième partie de l'interview à découvrir dès 14h.