Info puremedias. Un petit tour et puis s'en va. Lundi 26 août 2024, dans la première de la saison d'"On marche sur la tête", son émission quotidienne diffusée chaque jour de la semaine de 16h à 18h sur Europe 1, Cyril Hanouna annonçait l'arrivée d'une nouvelle recrue autour de la table : Thaïs d'Escufon. Une nouvelle chroniqueuse clivante puisque la jeune femme de 25 ans, influenceuse d'extrême droite, est l'ancienne porte-parole de Génération identitaire, un groupuscule nationaliste dissous en 2021. Cette dernière défend notamment la théorie xénophobe du "grand remplacement" et est antiféministe.
"Merci Thaïs d'Escufon d'être avec nous. Vous vous représentez la droite dans l'émission", lui lançait le présentateur de "TPMP" en début d'émission lundi. "Oui, je n'ai pas ma langue dans ma poche. J'espère que ça plaira à tout le monde" a indiqué la jeune femme. "Ça va très bien se passer", l'a rassuré Cyril Hanouna. En coulisses, pourtant, cette présence n'a pas été du goût de tous.
Selon les informations de puremedias.com, Constance Benqué, directrice générale de Lagardère Radio (Europe 1, Europe 2, RFM), n'a pas du tout apprécié que l'influenceuse d'extrême droite devienne chroniqueuse sur l'une de ses antennes. Après une discussion avec Cyril Hanouna et les équipes de la société de production H2O, les deux partis se sont mis d'accord : Thaïs d'Escufon ne reviendra pas autour de la table d"On marche sur la tête" sur Europe 1.
Suite à notre article, H20, la société de production de " TPMP " et " On marche sur la tête " nous a contacté pour nous indiquer que la non-réduction de Thaïs d'Escufon s'était décidée en interne avec Cyril Hanouna après la première l'émission lundi. " Au même titre que lors de chaque début saison de " TPMP ", Cyril Hanouna fait défiler plusieurs nouvelles personnalités dans ses émissions. Nous avons convenu après cette première de Thaïs d'Escufon qu'elle ne convenait pas dans le rôle de chroniqueuse pour " On marche sur la tête" sur Europe 1. Tout simplement " nous fait savoir un dirigeant de la société de production.
Après un premier essai de deux semaines en juin pendant les élections législatives, Cyril Hanouna est désormais à la tête du 16h-18h de la station du groupe Lagardère (Vivendi) depuis ce lundi 26 août. "Je suis très heureux de revenir sur Europe 1, cette radio mythique, et de retrouver ses équipes qui m'ont formidablement accueilli. Au départ c'était pour 10 jours, j'espère que maintenant c'est pour la vie !", se réjouissait Cyril Hanouna.
En juin dernier pourtant, après seulement quinze jours d'antenne, l'émission avait valu à Europe 1 une mise en demeure pour manque de "mesure" et d''honnêteté", notamment à l'endroit du Nouveau Front populaire. "Il résulte ainsi des comptes-rendus d'écoute des émissions 'On marche sur la tête' des 17 au 25 juin 2024, l'actualité électorale de La France insoumise et du Nouveau Front populaire, coalition des principales formations de gauche, a été traitée de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers", a jugé l'Arcom.
Le gendarme de l'audiovisuel précisait dans le même temps que "le traitement de l'actualité a été largement univoque (...) sans qu'un autre point de vue ne puisse suffisamment s'exprimer". "De même, animateur, chroniqueurs et auditeurs ont pour la plupart formulé expressément de vives critiques à l'encontre de La France insoumise et du Nouveau Front populaire".
L'Arcom, qui avait recensé 29 invités dans l'émission de Cyril Hanouna entre le lundi 17 et le mercredi 26 juin 2024, dont 16 du RN et de Reconquête !, 7 de la majorité présidentielle, et seulement 2 du Nouveau Front populaire, a enjoint à la station du groupe Lagardère, passée sous pavillon Bolloré en novembre 2023, d'exposer "avec un constant souci de mesure et d'honnêteté les comptes-rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections".
Pour rappel, le 19 juin dernier, à moins de dix jours du premier tour d'élections législatives anticipées historiques, l'Arcom avait adressé un courrier à Europe 1, lui rappelant ses obligations en matière de "pluralisme" et d'"honnêteté" vis-à-vis de "l'actualité électorale". Dans l'échelle disciplinaire de l'Arcom, la mise en demeure précède les sanctions et suit la mise en garde. Le lendemain, sur Europe 1, Cyril Hanouna avait dénoncé "un acharnement contre (sa) personne au niveau de l'Arcom".