Succès impressionnant aux Etats-Unis et véritable phénomène culturel à son arrivée là-bas, en 2004, "Project Runway" a enfin son adaptation française ! C'est D8 qui se lance ce soir avec "Projet Fashion", programmé à 21h50 juste après le lancement de son dating nudiste "Adam recherche Eve". Le concept de l'émission, qui reprend jusqu'au logo de la version originale, est simple : neuf créateurs s'affrontent chaque semaine autour d'épreuves imposées sous l'oeil de leur mentor, Donald Potard, qui a dirigé la maison Jean-Paul Gaultier pendant 20 ans et les guide tout au long de la confection de leurs modèles.
Leur travail est départagé par un jury de professionnels composé de la journaliste spécialisée Alexandra Senes, de la styliste australienne Catherine Baba et du couturier français Roland Mouret, tandis que Hapsatou Sy, peu présente, assure l'animation et leur annonce notamment la nature des épreuves. C'est elle que les candidats retrouvent ce soir dans le premier épisode devant un magasin de bricolage, où ils auront 30 minutes pour trouver les matériaux pour créer leur première robe dans le cadre du concours.
Ces neuf candidats ne manquent pas de personnalité, ce qui est à la fois une aubaine parce qu'ils créent du contenu et de l'aspérité, mais pour certains un inconvénient. Difficile dans ce premier épisode de s'attacher à certains de ces créateurs, qui paraissent trop extravagants - voir désagréable pour l'un d'entre eux - pour être vrais.
Dans l'ensemble, même si l'émission se suit avec plaisir, "Projet Fashion" manque en revanche de la modernité que Donald Pottard attend des créations des candidats. Même voix off (vieillissante) que "Nouvelle Star", storytelling vu et revu... Une candidate avoue même qu'on "se croirait en cuisine" au moment du compte à rebours de fin d'épreuve tandis qu'une autre compare l'émission à "Koh-Lanta". Les codes des concours télé, connus de tous depuis quinze ans, ne sont pas renouvelés et l'ensemble manque du cachet que D8 a pourtant su conserver dans sa version de "Nouvelle Star", autrement plus classieuse.