Une soirée au coeur d'un sprint final. Ce dimanche, France 2 a exceptionnellement ouvert les portes des coulisses de sa soirée électorale à puremedias.com. L'occasion de vivre, de l'intérieur et au plus proche des équipes, les derniers préparatifs d'un événement historique. Dès 18 heures, l'état-major de France Télévisions débarquent dans les couloirs des studios de France 2, France 3 et franceinfo. Michel Field et Delphine Ernotte, accompagnée de sa fille, saluent les équipes avant de se rendre en régie.
Dans la salle des sondages, l'ambiance est studieuse mais calme. Peut-on s'attendre à une surprise ce soir ? "Peu de chance", assure un sondeur d'Ipsos-Sopra Steria, même s'il souligne que "ça peut toujours arriver" car "c'est un exercice périlleux". "On se félicite encore de la réussite des estimations du premier tour", souffle-t-on dans le bureau de sondages, s'étonnant encore de l'écart de leurs résultats avec ceux de la concurrence il y a deux semaines. "Ils ont peut-être eu un problème technique, parce que c'est surprenant", pense l'un des sondeurs.
Il est presque 18h30, Laurent Delahousse fixe rigoureusement ses fiches avant d'ouvrir l'antenne de cette soirée historique. Sur le côté, Nathalie Saint-Cricq, pas du tout stressée, vissée bien droite sur son siège, tapote sur son téléphone et range ses notes, en attendant le direct. A leur bureau, David Pujadas et Léa Salamé sont prêts pour le marathon. A quelques secondes du lancement de cette soirée exceptionnelle, les deux s'échangent des regards complices, se prennent par la main et retiennent leur souffle, comme deux sportifs avant une finale.
A la première page de pub à 19 heures, on souffle dans le studio Pierre Desgraupes. Les premières retouches maquillage ont lieu pour le duo de journalistes, principalement les lèvres pour David Pujadas et priorité à la coupe de cheveux pour Léa Salamé. Elise Lucet débarque alors sur le plateau pour encourager ses collègues, notamment Nathalie Saint-Cricq.
"On sait déjà là, ça sera Macron à 62 ou 63. Il y a deux semaines, on a hésité à annoncer deux ou trois résultats"
Du côté de France 3, la régie se prépare pour la prise d'antenne du "19/20" spécial présenté par Francis Letellier et Carole Gaessler. Là-bas, l'ambiance est un peu plus agitée. "On a Macron en pool, on ne me vole pas la position. C'est nous qui diffusons son allocution. On l'a jusqu'à 20h45 !", lance Christophe Tortora, rédacteur en chef, expliquant que ces images vont ensuite être reprises par toutes les autres chaînes. "On veut des plans resserrés chez Macron et chez Le Pen là", s'agace un autre à une dizaine de minutes de l'ouverture de l'antenne pour France 3. Des estimations s'échangent déjà dans les couloirs. En coulisses, un journaliste, à 19h30 : "On sait déjà là, ça sera Macron à 62 ou 63. Il y a deux semaines, on a hésité à annoncer deux ou trois résultats. Deux minutes avant, on ne savait toujours pas, mais ça a été décidé à 19h50, par Delphine Ernotte et Michel Field".
19h50, en régie, le stress monte. Michel Field, Delphine Ernotte, Leila Kaddour, Elise Lucet : une vingtaine de personnes sont face à la dizaine d'écrans. "On voit des gens aux fenêtres dans le duplex là !". "Pourquoi on file toujours à Maryse Burgot les pires duplex" se demande un opérateur. "Il est hors-champ, bordel", s'énerve un autre. Le patron de l'information calme les ardeurs : "Pas un mot. Silence en régie".
Le bal des invités politiques en plateau est désormais lancé : Ségolène Royal, Nicolas Dupont-Aignan, François Bayrou, François Baroin et Gérard Collomb ouvrent les hostilités. Devant le studio, un journaliste de franceinfo récupère les réactions à chaud des invités. "L'idée, c'est de voler les invités de France 2 sur place pour faire un duplex", explique-t-il. Les chefs de France Télévisions quittent les couloirs afin de rejoindre leurs bureaux. La soirée, qui s'est déroulée sans accroc, est en tête des audiences ce matin.