Coup de tonnerre à la rédaction de France 2. Ce matin, David Pujadas a annoncé à la rédaction qu'il avait été écarté du 20 Heures de la chaîne, qu'il anime depuis 16 ans. Selon nos informations, la chaîne est en discussions avancées avec Anne-Sophie Lapix pour qu'elle prenne la relève.
Sous le choc, la rédaction a demandé des explications à sa direction. Delphine Ernotte, présidente du groupe France Télévisions, avait prévu de s'exprimer à 14h, mais a finalement décidé de descendre dans la rédaction pour répondre aux interrogations des journalistes. "C'est ma décision", a-t-elle d'abord assuré, saluant le travail de David Pujadas et de son équipe. "Ce n'est pas un désaveu pour David", a-t-elle martelé, annonçant qu'elle souhaitait que David Pujadas continue à animer "L'émission politique", et qu'il conserve une place dans la rédaction de la chaîne publique.
Selon la patronne du groupe, "après 16 ans, il faut une nouvelle incarnation parce qu'on arrive à la fin d'un cycle. On peut continuer à aller plus haut, à innover. Parce que David incarne le 20 Heures depuis 16 ans, c'est normal que je me pose la question de l'incarnation", a-t-elle poursuivi. "Si je le fais maintenant, c'est par respect pour David", a-t-elle ensuite répondu aux reproches sur le timing de cette décision, assurant par ailleurs que cette dernière n'était en rien politique. "Mon choix n'est pas lié au nouveau président de la République", a-t-elle affirmé, indiquant que le changement d'incarnation du 20 Heures devrait intervenir "cet été".
La confrontation entre la présidente et la rédaction a aussi été l'occasion pour les journalistes de formuler d'autres griefs, et notamment leur colère contre la tribune de Michel Field ce matin dans Libération, qu'ils estiment "insultante envers la profession". Le directeur de l'information du groupe y évoque notamment "ces millions de Français qui ont le sentiment que les journaux télévisés (...) ne parlent jamais des problèmes auxquels ils sont confrontés ou, quand ils le font, de le faire de manière partielle et partiale". La bise entre Delphine Ernotte et Brigitte Macron le soir du débat de l'entre-deux tours de la présidentielle était "une faute professionnelle" selon un journaliste qui a pris la parole. Michel Field est lui aussi attendu pour s'expliquer devant ses équipes.