Ce mardi, David Thomson a reçu le prix Albert Londres pour son ouvrage d'enquête "Les Revenants", co-édité par Le Seuil et LesJours.fr. Dans son livre, le journaliste racontait les retours en France de djihadistes venus de Syrie et d'Irak. Après avoir reçu sa récompense, le reporter de RFI a confié à TéléObs qu'il ne souhaitait plus travailler sur ce sujet.
"J'ai décidé d'arrêter de travailler sur cette thématique. J'estime que je l'ai épuisée journalistiquement, à mon niveau en tout cas", explique David Thomson, précisant qu'il a "essayé de comprendre comment on pouvait devenir djihadiste", mais qu'il ne veut "pas en faire un feuilleton, ni devenir trop tôt un vieil expert". Il poursuit : "Tous les gens qui travaillent sur ce sujet sont en effet happés tant la matière est radioactive". Le journaliste annonce qu'il va "quitter la France" et qu'il sera "prochainement correspondant pour RFI aux Etats-Unis."
Dans cet entretien, le reporter concède aussi que son ouvrage est "devenu une pièce majeure" pour la justice et l'administration. "Mon livre a été lu dans ces milieux... Pour ma part, j'ai toujours travaillé en anonymisant les témoignages. Pas parce que je considère que donner les noms est une façon de les glorifier mais parce que cela permet une plus grande liberté de parole", se justifie-t-il, notant que son nom "apparaît dans la moitié des dossiers terroristes en cours d'instruction". Il conclut : "Je ne voulais travailler qu'avec des sources primaires djihadistes. Mais par la force des choses, ces sources sont devenues des objets d'enquêtes pour la justice et l'administration."