Lundi soir en prime, TF1 réunit les principaux candidats à la présidentielle pour le premier débat avant le premier tour. Nicolas Dupont-Aignant, qui n'en fait pas partie, a alors récemment appelé au boycott de TF1 et a saisi le Conseil d'Etat pour faire infléchir la Une. "Je voudrais savoir pourquoi TF1 choisit les candidats pour les débats (...) La sélection des candidats, c'est 500 parrainages. J'ai mes 500 parrainages. Je voudrais que monsieur Pélisson, PDG de TF1 (...), explique aux Français pourquoi je suis interdit du débat du 20 mars", pestait-il au micro de RMC.
Mais la haute juridiction vient de donner raison à la Une en rejetant son recours. Dans son communiqué, le Conseil d'Etat, fait valoir que cette absence ne porte pas "une atteinte grave et manifestement illégale au pluralisme de l'expression des courants de pensée et d'opinion" et ne constitue pas à elle seule "une méconnaissance du principe d'équité" entre les candidats à la présidentielle.
"Compte tenu tant de la représentativité de M. Dupont-Aignan que de sa contribution au débat électoral, le temps de parole et d'antenne dont il a bénéficié depuis le début du mois de février 2017 ne traduit pas un déséquilibre incompatible avec le respect du principe d'équité", poursuit le Conseil d'Etat. Après avoir appris que TF1 allait organiser un débat sans lui, Nicolas Dupont-Aignan avait dénoncé un "viol de la démocratie". Le parlementaire avait dans la foulée saisi le CSA, menaçant de déposer un recours en référé s'il n'obtenait pas gain de cause.
Le 1er mars, le CSA avait estimé dans sa réponse à Nicolas Dupont-Aignan que le choix de TF1 "d'organiser un débat n'associant qu'une partie des candidats (...) relev(ait) de sa responsabilité éditoriale". Autrement dit, TF1 est libre d'organiser son débat comme elle l'entend, tant qu'elle respecte les règles en vigueur en matière de traitement des candidats. Le régulateur demandait ainsi à TF1 de lui transmettre les compensations d'antenne précises qu'elle a prévues pour les candidats ne participant pas au débat du 20 mars.