La première victoire de Benoît Hamon. Hier soir, le tribunal administratif de Paris a ordonné à France 2 de recevoir le leader du mouvement Génération.s, ainsi que le président des Patriotes Florian Philippot et le chef de file de l'UPR François Asselineau, au débat sur les Européennes prévu jeudi prochain. Si la deuxième chaîne ne parvient pas à inclure les trois hommes dans sa soirée politique, elle devra les convier dans un rendez-vous similaire avant le 23 avril. Contactée par puremedias.com, France 2 n'a pas encore souhaité commenter la décision de justice.
Cette décision fait suite aux saisines de Benoît Hamon, François Asselineau et Florian Philippot la semaine dernière. "La liste Génération.s est créditée de deux fois plus d'intentions de vote que la liste du PCF et la liste de l'UDI", avait souligné l'avocat de Benoît Hamon dans un communiqué, ajoutant que le Parti communiste français ne compte "que deux députés européens sortants dans ses rangs et l'UDI aucun, au lieu de trois" pour Génération.s. Selon l'ex-ministre de François Hollande, France Télévisions portait atteinte à une "liberté fondamentale", au "respect du principe du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et de l'opinion" et à l'obligation pour France 2 d'une "égalité de traitement" entre les candidats.
Dans son communiqué hier soir, le tribunal administratif de Paris affirme d'ailleurs que "les décisions de ne pas inviter ces trois candidats au débat du 4 avril sont susceptibles de porter une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le respect du principe du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinion". Selon la justice, le parti de Benoît Hamon "est distinct du Parti socialiste, regroupe un député, un sénateur, trois députés européens et est crédite de 2,5 à 4% des intentions de vote aux prochaines élections en cause".
Contacté par l'AFP, Benoît Hamon a réagi à la décision : "Je suis heureux et triste aussi d'avoir dû en passer par là pour dénoncer l'inégalité de traitement. Cela fera jurisprudence : le service public a des obligations liées à sa charte pour des critères justes et équitables qui s'appliquent à tous". De son côté, l'ex-FN Florian Philippot s'est également félicité de la décision "qui fait souffler un vent d'air frais sur le débat démocratique français et qui met fin à l'entre-soi insupportable des vieux partis".
Si France 2 ajoute les trois hommes à sa soirée spéciale pour les Européennes, le nombre de participants monterait à 12, avec la présence de Manon Aubry (LFI), Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Raphaël Glucksmann (liste commune Place publique-PS), Yannick Jadot (EELV) et Nathalie Loiseau (LREM), ainsi que Ian Brossat (PCF) et Jean-Christophe Lagarde (UDI) - tous deux repêchés après avoir été écartés.