Une petite pique aux studios de cinéma américains. Ce jeudi, en promotion pour le deuxième opus d'"Equalizer", Denzel Washington se confie dans les colonnes de "Paris Match" et revient sur sa carrière, couronnée de deux Oscars. Lors de cette interview, l'acteur américain pointe du doigt le manque d'inspiration à Hollywood où les studios multiplient les productions identiques lorsqu'un film marche au box-office.
"'Equalizer' est à la fois un film d'action et un film sombre, introspectif, qui repose sur la lenteur et les dialogues. Une espèce en voie de disparition à Hollywood, non ? Mais je vous pose la question : qu'est-ce que Hollywood ? Des stars, des films, une sorte d'usine à rêves ?", lance Denzel Washington lorsqu'il évoque la sortie de son long-métrage, avant de répondre à ses propres questions : "Non, c'est un business auquel j'appartiens en tant qu'acteur. Comme cela se passe à Los Angeles, à New York ou même à Paris". Le comédien de "Philadelphia" poursuit : "Nous faisons partie d'une industrie. Quand un film fait 2 milliards de dollars de recettes, on lance immédiatement 20 projets identiques ! Je ne vois pas beaucoup d'art à Hollywood."
Retraçant sa filmographie, l'acteur ajoute ne pas se sentir comme un symbole de la communauté afro-américaine. "C'était à l'époque où j'ai incarné Malcolm X sur scène et ensuite dans le film de Spike Lee. Et j'ai refusé le rôle de Martin Luther King. Je voulais juste ne pas être trop catalogué dans des films à message", explique-t-il, précisant avoir envie "de diversité" : "De passer du drame à la comédie ou au film d'action. Mais à ce moment de ma carrière (quand il a incarné Malcolm X, ndlr), on ne me parlait que de cela."
Toutefois, Denzel Washington confie ne pas apprécier donner son opinion et prendre des positions publiques : "Je considère que, en tant qu'acteur, je n'ai aucune légitimité à donner mon avis ou à prendre parti sur tel ou tel sujet". "Si nous en sommes là aujourd'hui, aux Etats-Unis, c'est qu'il y a une raison, bonne ou mauvaise. Quoi qu'il arrive, nous devons rester unis. Et trouver encore davantage de raisons de travailler ensemble", termine-t-il.