Nouvel épisode dans la guerre que se livre les opérateurs télécoms depuis l'arrivée de Free Mobile sur le marché, en janvier dernier. Alors que la filiale d'Iliad ne couvre qu'une partie de territoire, le gendarme des télécoms a autorisé Free Mobile a débuté la commercialisation de ses offres, moyennant la signature d'un contrat d'itinérance avec l'un des opérateurs historiques. C'est finalement France Télécom qui a emporté ce marché, qui devrait lui rapporter plus d'un milliard d'euros sur plusieurs années, de quoi compenser un portefeuille d'abonnés en baisse en raison de l'incroyable engouement pour les offres du nouvel arrivant (2,2 millions d'abonnés en moins de trois mois, selon Bouygues Télécom, soit 3% du marché).
Mais ce succès et ce contrat d'itinérance passent mal chez la concurrence. Outre les nombreuses polémiques sur la qualité du réseau, on a appris hier que deux opérateurs (dont les identités n'ont pas été dévoilées) ont déposé plainte auprès de la brigade financière de Paris contre l'accord conclu entre Orange et Free. "Cette plainte sous-entend qu'il y a eu entente entre le numéro un français et le nouvel arrivant" lors des négociations autour du contrat d'itinérance, précise Le Parisien/Aujourd'hui en France. Si SFR et Bouygues Télécom ont assuré ne pas être à l'origine de cette plainte, ils ont beaucoup critiqué cet accord dans la presse. De surcroît, Bouygues Télécom a engagé une procédure devant Bruxelles contre l'arrivée de Free dans le secteur du mobile.
Signe que l'arrivée de Free Mobile a bouleversé le marché : Vivendi a annoncé hier soir le remplacement du PDG de SFR par le patron de Vivendi lui-même. En janvier et février, plus de 200.000 abonnés ont quitté SFR pour Free.