305.000 signatures ! Comme le rapporte l'AFP, la pétition européenne portée par Elise Lucet contre le projet de directive européenne dite "secret des affaires" a déjà connu un vif succès. Cette dernière a ainsi recueilli pas moins de 305.000 signatures en près de dix jours, l'un des records de la plateforme de pétitions Change.org. Les signatures proviennent en très grande majorité de la France mais aussi de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Espagne ou encore du Royaume-Uni.
Baptisée "Ne laissons pas les entreprises dicter l'info - Stop à la Directive Secret des Affaires !", cette pétition lancée le 4 juin dernier par la journaliste de "Cash Investigation" appelle à la suppression d'un projet de directive que doit examiner aujourd'hui une commission du Parlement européen. Ce texte vise à proteger le "secret des affaires" et prévoit des sanctions en cas de divulgation de ces secrets, y compris par des journalistes.
"Sous couvert de lutte contre l'espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le 'secret des affaires', dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe", explique Elise Lucet dans le texte de sa pétition, soutenue notamment par Eva Joly, Christophe Deloire (Reporters sans Frontières), les journalistes Edwy Plenel ("Mediapart"), Guilaine Chenu ("Envoyé Spécial") ou encore Patrick Cohen (France Inter) et David Pujadas.
La journaliste de "Cash Investigation" ajoute : "Avec la directive qui sera bientôt discutée au Parlement, toute entreprise pourra arbitrairement décider si une information ayant pour elle une valeur économique pourra ou non être divulguée. Autrement dit, avec la directive 'Secret des Affaires', vous n'auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil... Et j'en passe".
Dans le texte de sa pétition, Elise Lucet souligne enfin les très lourdes sanctions envisagées par le projet de directive en cas de violation du secret des affaires. "Si une source ou un journaliste 'viole' ce 'secret des affaires', des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d'euros, puisqu'il faudra que 'les dommages-intérêts correspond(ent) au préjudice que celui-ci a réellement subi'. On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays", proteste la présentatrice du 13 Heures de France 2.
Elise Lucet a notamment expliqué que cette nouvelle réglementation avait été inspirée par le lobbying de grands groupes industriels : "La commission européenne a reçu des énormes groupes, comme Air Liquide, Dassault... Ce sont eux qui font tout pour restreindre au maximum l'investigation économique, en englobant les journalistes, les sources et les lanceurs d'alerte", a souligné lundi la journaliste lors d'un rassemblement des initiateurs de la pétition à Paris.
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