La sentence est tombée. Selon le journaliste de "Quotidien" Azzeddine Ahmed-Chaouch, sur son compte Twitter, le polémiste Eric Zemmour a été condamné à 10.000 euros d'amende, pour ses propos tenus le 28 septembre dernier lors de la convention de la droite, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Cette procédure faisait suite à la réaction du CSA. Saisi après la diffusion en direct de l'intégralité du discours d'Eric Zemmour sur l'antenne de LCI, le gendarme de l'audiovisuel avait adressé une mise en garde à la chaîne info du groupe TF1 et en avait appelé au procureur de la République.
Selon le jugement, Eric Zemmour a été condamné pour "injure publique à raison d'une religion déterminée" et "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison d'une religion déterminée". A ses frais, l'écrivain devra diffuser dans la limite d'une somme de 3.500 euros le communiqué judiciaire, pour une durée de huit jours de manière continue sur le premier écran de la page d'accueil du site internet de LCI et de la page du site internet de CNews. De plus, il devra également publier le communiqué judiciaire dans les colonnes du "Figaro", du "Monde" et de "Libération".
"Je considère que le tribunal n'a pas fait une application juste de la loi et j'envisage de faire appel", a réagi auprès de l'AFP l'avocat d'Eric Zemmour, Olivier Pardo, qui a souligné avoir "gagné nombre d'affaires, non devant le tribunal, mais devant la Cour d'appel ou la Cour de cassation".
Dans ce discours virulent tenu lors de la convention organisée par des proches de Marion Maréchal, Eric Zemmour s'en était pris aux immigrés "colonisateurs" et à "l'islamisation de la rue". "Tous nos problèmes aggravés par l'immigration sont aggravés par l'islam" avait également déclaré le polémiste. Trois jours après la tenue de ce discours, et trois semaines avant la réaction du CSA, le parquet de Paris avait annoncé l'ouverture d'une enquête.
Le polémiste est un familier de la justice. Il a déjà été condamné à plusieurs reprises. En septembre 2019, il avait été définitivement condamné à 3.000 euros d'amende pour provocation à la haine religieuse après des propos anti-musulmans tenus en 2016 dans "C à vous". Éric Zemmour avait déjà été condamné en 2011 pour provocation à la haine, après avoir déclaré à la télévision que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait". En revanche, poursuivi pour avoir notamment affirmé dans un journal italien que les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran", il avait été relaxé en appel en 2018.