Disney+ réduit l'écart avec Netflix dans sa quête d'abonnés. La plateforme aux grandes oreilles a révélé, ce jeudi, avoir atteint 137,7 millions d'abonnés à travers le monde. Un chiffre en progression de 33% sur un an. Rien qu'au premier trimestre 2022, le service de vidéo par abonnement a ainsi conquis près de 8 millions d'abonnés supplémentaires.
Ce grignotage de Disney+ n'est pas anodin, rappelle l'AFP. En France, comme à l'étranger, la plateforme a considérablement déployé son offre de contenus. Outre la récente acquisition, par exemple, de la nouvelle télé-réalité autour de la famille Kardashian, les créations originales pour jeunes adultes se multiplient : "Pam & Tommy", "How I Met Your Father", "The Dropout".
Certaines productions, comme le film "Dans les yeux de Tammy Faye", ont été récompensées aux Oscars. Pour son rôle dans "Dopesick", disponible en France sur Disney+, Michael Keaton a été auréolé du prix du meilleur acteur dans une mini-série aux Screen Actors Guild Awards 2022. D'autres, à l'instar de la récente série sur l'affaire "Oussekine", sont saluées par la critique. Pendant ce temps, les dernières séries Marvel ("WandaVision", "Falcon et le Soldat d'hiver"), Star Wars ("The Mandalorian", "Le livre de Boba Fett") et les nouveaux Pixar ("Alerte rouge") continuent d'attirer les fans.
Le directeur général, Bob Chapek, a indiqué que Disney visait toujours une fourchette de 230 à 260 millions d'abonnés à Disney+ d'ici l'année fiscale 2024 (achevée fin septembre 2024). Il prévoit également de voir le streaming devenir rentable à cet horizon. Au sein de la branche vidéo, cinéma et télévision, les services vidéo en ligne demeurent pour le moment déficitaires et ont accusé une perte opérationnelle de 887 millions de dollars sur le trimestre. Pour accélérer sa croissance, la plateforme compte sur le lancement d'une offre avec publicité d'ici la fin de l'année aux États-Unis, et en 2023 à l'international.
Cette trajectoire d'abonnés de Disney+ pourrait donner quelques sueurs froides au leader actuel du marché et autre géant américain, Netflix. À l'inverse de sa principale concurrente, la plateforme historique débute 2022 avec une fuite de 200.000 abonnés, qui pourrait notamment s'expliquer par la suspension de son service en Russie.
"La diminution progressive du nombre d'abonnés payants russes a entraîné une perte nette de 700.000 abonnements. Sans cet impact, (le service aurait) eu 500.000 abonnements supplémentaires", a précisé l'entreprise californienne le mois dernier. Ses prévisions tablaient plutôt sur un recrutement de 2,5 millions d'abonnés. Si elle s'effrite, l'avance de Netflix, qui envisage un changement de politique sur le partage de comptes et l'arrivée de la publicité, reste toutefois encore conséquente. La plateforme revendique en effet 221,6 millions d'abonnements à travers le monde.