BFMTV a-t-elle mis en danger vendredi la vie de certains des otages de l'hyper casher à Porte de Vincennes ? La question est sur toutes les lèvres après la révélation à l'antenne, par le journaliste Dominique Rizet, d'une planque (la chambre froide, au sous-sol) où était cachée une femme. "Il y a une femme qui se serait cachée dès l'arrivée de cet homme, qui s'est réfugiée dans une chambre froide. Et qui serait à l'intérieur, à l'arrière de l'établissement", explique-t-il à 14h58.
Il précise par ailleurs que la police est présente à cet endroit. "Il y a la police, ils sont en train de s'équiper, six groupes d'intervention de dix personnes du GIPN et du RAID. Ils sont en train de se préparer à entrer éventuellement dans cet hypermarché (...) Le grillage a été découpé à l'arrière pour permettre un accès plus facile". Reste à savoir où exactement, seulement deux entrées étant filmées par les chaînes de télévision. Cette information n'a été donnée qu'une seule fois par Dominique Rizet à l'antenne, deux heures avant l'assaut. "On a estimé, symboliquement et émotionnellement qu'il n'était pas utile de redonner cette information", a précisé Hervé Béroud, directeur de la rédaction, sur France 5 lundi.
Dimanche, Béroud assurait au Monde que la source du journaliste, une personne du RAID, "lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide". En clair, si Coulibaly s'en approche, il est immédiatement abattu par les forces d'élite sur place.
La ligne de défense de BFMTV est remise en cause par le site Arrêt sur images, qui a recoupé les récits publiés par les médias ces derniers jours. "A aucun moment il n'est précisé que les otages présents dans la chambre froide avaient été mis en sécurité avant l'assaut", écrivent nos confrères. Autre détail troublant, le témoignage à Libé de l'un des otages de la chambre froide, qui raconte qu'une personne retenue à l'étage était venue les chercher, le terroriste menaçant de tuer tout le monde.
Que dit le principal intéressé, Dominique Rizet, reconnu comme l'un des meilleurs journalistes police justice du PAF ? "Je ne veux pas vous parler, je me suis fait dézinguer par tout le monde, a-t-il déclaré au site Arrêt sur images qui a tenté d'obtenir des explications. J'ai fait une liste. Le jour où je vais expliquer ce qui s'est passé, tout le monde va se sentir complètement con. Je sais qu'il y en a qui vont se faire bouffer les couilles. Je ne veux pas en rajouter, vous faites votre boulot, j'ai fait mon boulot. Je fais gaffe à tout, je sais ce que je fais. Je sais qu'il [l'otage, ndlr] était parfaitement en sécurité".