Hier soir, lors d'un rassemblement de la communauté juive à la Porte de Vincennes, à Paris, où a eu lieu vendredi une prise d'otages qui a fait cinq morts dont le preneur d'otages, une femme interrogée par BFMTV s'en est prise à la chaîne d'information en continu. Expliquant être l'épouse d'un otage heureusement sorti indemne, elle a accusé la chaîne d'avoir donné trop d'informations, pouvant mettre en danger selon elle la vie des otages cachés dans une chambre froide, au sous-sol.
"Vous avez failli faire une grosse, grosse, grosse erreur, BFM. Parce que vous étiez en direct avec les gens qui étaient dans la chambre froide. Ils vous ont dit qu'ils étaient six en bas avec un bébé. Et deux minutes après, c'est passé sur BFM. Et le terroriste a regardé BFM" a débuté cette dame, en colère. "Heureusement qu'il n'a pas vu la bande qui passait en bas. Sinon, mon mari et les cinq autres étaient morts, parce qu'il descendait et il les mitraillait tous, parce qu'il était persuadé qu'il n'y avait plus personne en bas. Et BFMTV a marqué 'Cinq personnes en bas + un bébé'. Trop d'information tue l'information" a pesté ce témoin en duplex, avant d'être coupée.
"Nous sommes très surpris : nous n'avons, à BFMTV, jamais été en contact avec les gens retenus en otage dans la chambre froide. Nous étions au courant de leur existence, de source policière, mais nous n'avons pas été en contact avec eux", se défend aujourd'hui dans les colonnes du Monde Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV, assurant ne pas vouloir "polémiquer" avec cette femme, dont il "ne doute pas de la bonne foi". En revanche, Hervé Béroud assure que jamais BFMTV n'a affiché un tel bandeau à l'antenne. "Nous n'avons, pendant l'opération, jamais écrit aucun bandeau mentionnant des gens cachés", affirme-t-il.
"A une occasion, le journaliste Dominique Rizet, en plateau, a évoqué une femme qui se serait cachée dans une chambre froide. Mais il l'a fait parce qu'il était en contact avec une personne du RAID sur place, qui lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide. Pourtant, M. Rizet s'est ensuite dit que ce n'était pas la peine de redire cette information, par prudence", conclut le directeur de la rédaction de BFMTV.