Canal+ va-t-elle continuer à diffuser le Top 14 pour quatre années supplémentaires ? Partenaire historique du championnat de France de rugby, la chaîne cryptée devra pour ce faire répondre à l'appel d'offres rendu public aujourd'hui par la Ligue nationale de rugby (LNR). Alors que les droits actuels courent pourtant jusqu'à la saison 2022/2023, l'institution représentant les clubs français a décidé de mettre sur le marché dès maintenant ceux allant jusqu'à la saison 2026-2027.
A rebours de la Ligue de football professionnel, englué dans le fiasco Mediapro et ne sachant pas qui diffusera ses matchs dans 15 jours, la LNR semble désireuse de se donner de la visibilité. "Nous avons besoin de nous projeter dans l'avenir et de permettre aux clubs et à la LNR de travailler avec davantage de sérénité (...) d'autant plus dans le contexte d'incertitude actuel lié à la crise sanitaire", a justifié Paul Goze, le patron de la LNR, dans un communiqué.
Du côté du découpage des offres, la LNR mise sur la simplicité et la continuité, avec un zeste de novation. Loin des grandes ingénieries du foot français, l'institution proposera seulement trois lots en tout, dont les deux premiers représenteront les droits de diffusion exclusifs des matches en direct et en intégralité, ainsi que les magazines. C'est actuellement ce dont dispose Canal+, hormis la finale co-diffusée avec France 2. La petite originalité reposera dans le lot 3 qui, un peu à l'image du lot de Free en Ligue 1, proposera la couverture de la compétition sous forme d'extraits en quasi-direct et de résumés "pour une exploitation digitale" seulement. Objectif affiché de la LNR : faire connaître le Top 14 à de nouveaux publics.
Malgré l'incertitude du contexte actuel, la Ligue affiche son ambition financière avec un prix de réserve global fixé à 105 millions d'euros par saison, soit une dizaine de millions de plus que lors du précédent appel d'offres. Concrètement, le premier lot, doté des meilleurs matches, affiche un prix de réserve de 75 millions d'euros, le deuxième de 27 millions, et le troisième de 3 millions d'euros. Dès lors que ces prix de réserve sont atteints, la Ligue prévoit une attribution automatique des lots. Les offres des diffuseurs candidats sont attendues le 1er mars prochain.
Ce nouvel appel d'offres de la Ligue de rugby ne simplifiera pas la partie d'échecs en cours du côté de la Ligue 1 de football. Il se superpose en effet à la "consultation de marché" annoncée mardi par la Ligue de football professionnel. Celle-ci remet en jeu les seuls droits de Mediapro pour une période allant du 05 février 2020 à la fin de la saison 2023-2024, avec un rendu des offres le 1er février prochain. Nul doute que les diffuseurs potentiels des deux compétitions, souvent les mêmes, ajusteront leur stratégie à ce nouvel état de fait.