Elle rappelle la liberté du service public. Ce matin, Elise Lucet était invitée de Sud Radio à l'occasion de la diffusion ce soir sur France 2 d'un nouveau numéro de "Cash Investigation". La journaliste et ses équipes ont enquêté sur les services publics français, des hôpitaux aux écoles, en passant par les préfectures et le service civique. Elle a profité de la promotion de son émission pour glisser un tacle à une chaîne concurrente, M6, dont le patron Nicolas de Tavernost avait récemment critiqué France Télévisions.
"Ces émissions-là ('Cash Investigation', 'Envoyé spécial', ndlr), il n'y a que sur le service public qu'on peut les voir. On ne les voit pas ailleurs", a déclaré Elise Lucet. "Vous ne pouvez pas dire ça par rapport à M6, avec les 'Zone Interdite' et les '66 minutes'", a réagi Gilles Ganzmann, voix de Sud Radio. La présentatrice de France 2 a repris son interlocuteur : "Excusez-moi, mais quand il s'agit d'entreprises privées qui sont aussi des annonceurs pour des chaînes privées, il y a plusieurs enquêtes à mon avis qui ont dû avoir des difficultés à arriver à l'antenne".
Le chroniqueur médias a demandé : "Vous êtes en train de dire qu'à M6, ils sont moins libres que vous ?". "Je le pense parce que nous, on est financés par la redevance. On a aussi de la publicité mais beaucoup moins. On a plus de liberté !", a assuré Elise Lucet. Et de poursuivre : "Moi, j'ai eu des conversations avec Delphine Ernotte, qui à des moments m'a dit : 'Oui, il se peut qu'on perde des campagnes de publicité, ce n'est pas grave' (...) On en a perdu des campagnes publicitaires".
"Il y a un vrai engagement de la présidente de France Télévisions pour que l'investigation soit un marqueur du service public. Je crois que c'est plus sur le service public qu'ailleurs. Je ne dis pas que c'est absent ailleurs. Je dis que c'est un marqueur du service public", a-t-elle tenu à souligner. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Le petit tacle d'Elise Lucet à M6 répond aux propos cinglants du patron de M6, Nicolas de Tavernost, tenus il y a une semaine au "Point". "D'une manière générale, l'information sur les chaînes privées est aussi objective que celle du service public, et moins soumise aux soubresauts du pouvoir. En 1981, après l'élection de François Mitterrand, l'Élysée avait demandé la tête de l'éditorialiste de RTL Philippe Alexandre. Il ne l'a pas obtenue. Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu autant de résistance du côté du service public...", avait-il déclaré.